L’hydrogène est utilisé par l’industrie, en production d’acier, d’ammoniac et d’engrais notamment, ainsi que dans les transports. (Photo: La Presse Canadienne)
Une entreprise québécoise devrait devenir le distributeur exclusif de stations de ravitaillement d’hydrogène de fabrication néerlandaise au Canada, annonce Charbone mardi.
Compagnie fondée en 2019 à Brossard, la Corporation Charbone Hydrogène (CH) se spécialise dans l’hydrogène vert, c’est-à-dire obtenu avec des techniques de production peu polluantes.
Charbone, via sa filiale Charbone Systèmes, a conclu une entente avec Resato Hydrogen Technology BV pour la vente, la commercialisation, la distribution et les services pour les technologies de ses stations de ravitaillement d’hydrogène (HRS).
Il s’agit d’une entente de principe non contraignante et la réalisation de la transaction est assujettie à la poursuite des négociations et à la signature d’une entente définitive.
Les équipes de Charbone Systèmes seront formées et supervisées par celles de Resato. Charbone «sera responsable de l’ingénierie et de l’adaptation aux codes et aux réglementations canadiennes, provinciales et autres parties prenantes», peut-on lire dans le communiqué.
Resato dispose déjà de stations d’hydrogène dans plusieurs pays européens et compte plus de 30 ans d’expérience dans la technologie haute pression, selon le communiqué.
«La capacité de Charbone de promouvoir son modèle sur les marchés nord-américains à un partenaire international crédible, tel que Resato, et d’amener au Canada leur technologie de HRS de haute qualité et d’efficacité jouera un rôle déterminant dans la mise en place de l’écosystème canadien de l’hydrogène», souligne le chef de la direction et président du conseil d’administration Charbone, Dave B. Gagnon.
Charbone a donné en juin le premier coup de pelle de la construction de son usine d’hydrogène vert à Sorel-Tracy. Les futures installations situées le long de l’autoroute 30 pourraient à terme produire 5,5 MW.
M. Gagnon soulignait en juin qu’il s’agissait de la «première installation d’hydrogène 100% vert au Québec et très probablement au Canada, entièrement dédiée au remplacement de l’hydrogène industriel gris présentement utilisé dans le marché et dans les procédés industriels».
L’hydrogène est utilisé par l’industrie, en production d’acier, d’ammoniac et d’engrais notamment, ainsi que dans les transports. Un train à l’hydrogène est en service en Allemagne depuis 2018.
L’hydrogène est considéré comme une façon d’éliminer les émissions de carbone des secteurs difficiles à électrifier. Ce gaz brûle sans émissions et peut être produit à l’aide de l’énergie éolienne, solaire ou l’hydroélectricité — on l’appelle alors «hydrogène vert».
Il peut aussi être produit en extrayant le carbone de combustibles fossiles comme le gaz naturel, après quoi ce carbone est stocké sous terre — on parle alors d’«hydrogène bleu». L’hydrogène gris (95% de l’hydrogène consommé dans le monde) est fabriqué à partir d’énergies fossiles, et le CO₂ qu’il émet n’est pas stocké sous terre.
Le gouvernement du Québec a dévoilé sa première Stratégie québécoise sur l’hydrogène vert et les bioénergies le 25 juin dernier. L’objectif est entre autres de contribuer à la décarbonation de la province ainsi que valoriser les ressources naturelles du Québec.