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Glencore dégage un bénéfice en très forte hausse

AFP|Publié le 15 février 2023

Glencore dégage un bénéfice en très forte hausse

Glencore maintient son activité dans le charbon, répétant vouloir gérer ses mines de manière responsable jusqu’à ce qu’elles arrivent à épuisement. (Photo: Getty Images)

Zurich — Le géant du négoce des matières premières Glencore a annoncé mercredi une forte hausse de ses bénéfices en 2022 avec l’envolée des cours du charbon depuis l’invasion de l’Ukraine et va verser à ses actionnaires 7,1 milliards de dollars.

Malgré de lourdes amendes en 2022, le groupe suisse actif à la fois dans le négoce des matières premières et l’extraction minière a vu son bénéfice net s’envoler de 248%, à 17,3 milliards de dollars, annonce-t-il mardi.

Le résultat opérationnel de sa division de courtage a bondi de 73% sur une base ajustée, à 6,4 milliards de dollars tandis que l’excédent brut d’exploitation de ses activités dans la production a augmenté de 59% par rapport à l’année précédente, à 27,3 milliards.

Ses résultats ont été soutenus par «la volatilité» et les «déséquilibres de marché extrêmes» pour «le pétrole brut, le gaz naturel liquéfié, les produits raffinés» et «le charbon», a déclaré son directeur général, le Sud-Africain Gary Nagle, cité dans le communiqué.

Au premier semestre, son bénéfice avait été multiplié par neuf avec le choc de la guerre en Ukraine sur les matières premières même si le groupe avait prévenu que ses résultats ralentiraient sur la seconde moitié de l’année avec le reflux des cours, notamment du pétrole, au second semestre.

Avec la crise énergétique, la demande pour le charbon s’est envolée. En 2022, son cours a bondi de 62,26% sur l’International Exchange (ICE).

 

Renforcé dans le charbon

En dépit des critiques, y compris d’actionnaires, le groupe s’est encore renforcé dans le charbon en 2022 en rachetant les parts qu’il ne détenait pas encore de ses concurrents BHP et Anglo American dans la mine de Cerrejón en Colombie.

À la différence de ses concurrents, Glencore maintient son activité dans le charbon, répétant vouloir gérer ses mines de manière responsable jusqu’à ce qu’elles arrivent à épuisement.

Dans le communiqué, le groupe, qui avait été placé en 2020 sur la liste d’exclusion du fonds souverain norvégien, a fait allusion aux critiques d’une partie de ses actionnaires, affirmant toutefois que «l’écrasante majorité» continue de soutenir sa stratégie.

«La réticence de Glencore à suivre la trace de ses concurrents», qui ont coupé les liens avec le charbon, «s’avère une décision hautement payante», a réagi Matt Britzman, analyste chez Hargreaves Lansdown, dans un commentaire de marché.

«Qu’on soit d’accord ou pas sur le plan moral, c’est un choix qui est susceptible de continuer à gonfler les bénéfices à moyen terme», ajoute-t-il.

Vers 05h30, le titre, coté à Londres, s’appréciait de 0,039% à 516,10 pence, à contre-tendance de l’indice FTSE100, en baisse de 0,073%.

 

Nouveau programme de rachat d’actions

Avec l’envolée de ses bénéfices, le groupe a quasiment effacé sa dette, réduite à 75 millions de dollars (contre 6 milliards l’année précédente) et va reverser 7,1 milliards à ses actionnaires. Son dividende va être relevé à 0,56 dollar par action (contre 0,26 dollar l’année précédente). S’y ajoutera un versement 0,04 dollar par titre et un nouveau programme de rachat d’actions de 1,5 milliard de dollars.

Pour 2023, le patron de Glencore a souligné que l’inflation et le resserrement des politiques monétaires posent «un risque pour les perspectives économiques». Mais il compte sur «la réouverture de la Chine», les investissements dans «la sécurité énergétique» et le plan américain «Inflation Reduction Act» (IRA) en faveur des investissements verts pour continuer à soutenir la demande pour les matières premières.

En mai 2022, le groupe avait plaidé coupable de faits de corruption en Afrique et en Amérique du Sud ainsi que de manipulation des marchés pétroliers dans le cadre d’un accord avec les autorités du Royaume-Uni, des États-Unis et du Brésil.

Les pénalités s’étaient chiffrées à 1,02 milliard de dollars aux États-Unis et à 40 millions au Brésil. S’y était ensuite ajouté un montant de 280 millions de livres (317 millions d’euros à taux actuels) au Royaume-Uni et de 180 millions de dollars en République démocratique du Congo. Mais le groupe avait déjà mis de côté 1,5 milliard de dollars de provisions pour litiges.