Ford achètera de l’hydroxyde de lithium à l’usine de Nemaska
La Presse Canadienne|Publié le 23 mai 2023L’accord prévoit la livraison d’un maximum de 13 000 tonnes d’hydroxyde de lithium par an. (Photo: La Presse Canadienne)
Ford et Nemaska Lithium ont annoncé lundi la conclusion d’une entente qui verra le constructeur automobile américain acheter des produits de lithium, notamment de l’hydroxyde de lithium, pendant 11 ans à la future usine de l’entreprise québécoise à Bécancour, dans le Centre-du-Québec.
L’accord prévoit la livraison d’un maximum de 13 000 tonnes d’hydroxyde de lithium par an, ont précisé les deux entreprises dans un communiqué conjoint. Le lithium produit à Bécancour servira à la production des batteries de véhicules électriques de Ford.
La construction d’une nouvelle usine à Bécancour est un projet majeur pour Nemaska Lithium. Les travaux, qui doivent s’amorcer cette année et durer jusqu’en 2025, mobiliseront environ 800 personnes à temps plein, selon l’entreprise.
Une fois opérationnelle, l’usine embauchera quelque 200 travailleurs. Alimentée à l’hydroélectricité, elle convertira le concentré de spodumène produit à la mine Whabouchi, dans le Nord-du-Québec, en hydroxyde de lithium. Il s’agira de la première usine de production de ce type au Canada.
Avec l’annonce de lundi, Ford devient le premier client de Nemaska Lithium.
«Ce partenariat à long terme avec un chef de file de l’industrie automobile et dans le développement de véhicules électriques témoigne de la solidité du projet de Nemaska Lithium et de la qualité du produit que nous allons livrer», a soutenu le président du conseil d’administration de Nemaska Lithium, Gervais Jacques, dans le communiqué.
En entrevue, le vice-président aux finances de Nemaska Lithium, Steve Gartner, a parlé d’un vote de confiance pour la solidité du projet et la qualité du produit et envers les équipes de Nemaska qui travaillent à la réussite du projet.
«On est fiers de faire partie d’une chaîne d’approvisionnement en Amérique du Nord qui est responsable socialement, et qui rencontre de hauts standards de développement durable», a affirmé Steve Gartner.
Il a réitéré qu’il doit s’agir de l’une des exploitations de lithium à base de spodumène à plus faibles émissions de carbone par unité de production au monde et qu’elle doit utiliser «jusqu’à 12 fois moins d’eau que d’autres procédés à travers le monde».
La valeur monétaire de la transaction n’a pas été dévoilée.
Cette nouvelle usine à Bécancour sert en quelque sorte de moteur à la relance de Nemaska Lithium, qui s’était retrouvée en situation d’insolvabilité en 2019.
L’été dernier, le gouvernement du Québec et son partenaire Livent ont annoncé qu’ils allaient investir chacun 80 millions de dollars (M$) au capital-actions de l’entreprise pour poursuivre les études et travaux préparatoires nécessaires à la reprise de la construction d’une mine dans le Nord-du-Québec et au lancement de la construction de l’usine de Bécancour.
Le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, avait alors soutenu que ce projet est important pour le développement de la filière de batteries pour les véhicules électriques au Québec.
Le gouvernement Legault s’est engagé à investir 300 M$ dans la relance de Nemaska. De cette enveloppe, 175 M$ ont déjà été annoncés.
Le projet de relance n’a rien à voir avec la première mouture du plan d’affaires qui avait fait perdre 71 M$ à Investissement Québec, alors que la minière s’était placée à l’abri de ses créanciers en 2019, avait assuré le ministre Fitzgibbon. L’État québécois, sous le gouvernement libéral précédent, avait investi 130 M$ dans l’entreprise.