Fonderie Horne: 24 fois plus d’arsenic émis en 2022 que la norme
La Presse Canadienne|Publié le 07 mars 2023La Fonderie Horne affirme que la concentration d’arsenic qu’elle a émis dans l’air en 2022 était de 73 nanogrammes par mètre cube, soit moins qu’en 2021, mais plus qu’en 2020. (Photo: La Presse Canadienne)
La Fonderie Horne affirme que la concentration d’arsenic qu’elle a émis dans l’air en 2022 était de 73 nanogrammes (ng) par mètre cube, soit moins qu’en 2021, mais plus qu’en 2020.
Dans un document publié sur son site, Glencore Canada indique que pour l’année dernière, «la moyenne annuelle en arsenic à la station légale» de la Fonderie Horne de Rouyn-Noranda «est de 73,1 ng/m3, ce qui confirme que nos projets de réduction fonctionnent».
La fonderie a donc émis 24 fois plus d’arsenic en moyenne en 2022 que la norme provinciale qui est de 3 ng/m3.
«Les résultats correspondent aux performances attendues du plan de réduction des émissions atmosphériques» et «nous travaillons pour que cette tendance se poursuive et ainsi être en mesure de respecter notre engagement d’atteindre la moyenne annuelle de 65 ng/m3 dès 2023», a indiqué Glencore Canada dans un communiqué.
La moyenne de 73 nanogrammes (ng) par mètre cube a été enregistrée à «la station légale ALTSP1», soit la station qui est située la plus près de l’usine.
Selon Glencore, la tendance à la baisse a été observée dans les trois autres stations placées dans la ville.
Celle qui est située à l’aréna Glencore, à quelques centaines de mètres de la fonderie, a enregistré un taux moyen de 15 ng/m3 en 2022, selon l’entreprise.
Un seuil moyen de 7,4 a été enregistré à l’hôtel de ville et de 3,6 à la Laiterie Dallaire, qui se trouve à un peu plus de 3 kilomètres des cheminées de la fonderie.
Une nouvelle attestation
L’usine de la multinationale Glencore est au centre d’une controverse puisqu’elle émet, depuis plusieurs années, des rejets d’arsenic beaucoup plus élevés que la norme québécoise et la Santé publique reconnaît depuis longtemps les risques associés à cet élément chimique.
Actuellement, l’entente avec le gouvernement, qui a été signée en 2017, permet que les émissions de la fonderie atteignent une moyenne annuelle de 100 ng/m3, soit 33 fois plus que la norme.
Cette entente est sur le point de prendre fin. Le gouvernement du Québec a d’ailleurs remis une nouvelle attestation à la controversée fonderie au mois de janvier dernier.
Le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, ne s’est pas encore avancé sur la nouvelle norme que devra respecter l’entreprise Glencore concernant l’arsenic émis par sa fonderie, mais les détails du document d’autorisation seront bientôt rendus publics.
En août dernier, Glencore avait annoncé un investissement de 500 millions de dollars (M$) pour atteindre un seuil d’émission d’arsenic de 15 nanogrammes par mètre cube d’air (ng/m3) en 2027, comme l’ont demandé les autorités québécoises de santé publique et le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC).
Avant d’atteindre la limite de 15 ng/m3 à l’été 2027, la fonderie projette d’arriver à une cible de 65 ng/m3 cette année et de 45 ng/m3 en 2025.