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Éoliennes: TES Canada garde le cap malgré l’opposition

La Presse Canadienne|Publié le 21 octobre 2024

Éoliennes: TES Canada garde le cap malgré l’opposition

Éric Gauthier maintient que le Projet Mauricie est le plus grand projet de décarbonation au Québec à l'heure actuelle, et qu'il est à «100 % réalisable et bénéfique». (Photo: Sylvain Mayer / Archives Le Nouvelliste / La Presse Canadienne)

Malgré une opposition citoyenne qui persiste, le PDG de TES Canada, Éric Gauthier, demeure convaincu que son projet de parc éolien de 800 mégawatts est réalisable. L’entreprise compte d’ailleurs publier sous peu un premier aperçu de son étude d’impact, portant exclusivement sur le volet économique.  

D’emblée, TES indique que les retombées économiques de son projet, qui vise à produire de l’hydrogène à partir d’énergies renouvelables, s’élèveraient à 5,5 milliards de dollars. Plus de 3000 emplois directs et indirects seraient créés pendant la phase de construction. Pendant la phase d’opération des éoliennes et de l’usine de production et de transformation d’hydrogène, plus de 500 emplois directs et indirects seraient générés, dit-on. Ces emplois sont calculés en équivalent temps plein.

Cette portion de l’étude d’impact est réalisée par la firme Mallette. Le volet économique devrait être présenté au public d’ici la semaine prochaine, indique Éric Gauthier.

«D’ici quelques semaines, on devrait aussi avoir la répartition des impacts économiques, municipalité par municipalité. On a demandé l’aide de l’Institut de la statistique du Québec pour avoir une version plus granulaire. Ça va être intéressant pour les gens de voir les impacts dans leur municipalité», explique-t-il.

TES Canada indique que ses équipes ont mis plus de 40 000 heures d’ingénierie au cours des six derniers mois pour mener à bien l’étude d’impact préalable à la réalisation du Projet Mauricie. Des biologistes ont également mené plus de 15 000 heures d’études sur le terrain.

L’entreprise indique aussi avoir signé des ententes pour sécuriser des lots de terrain supplémentaires et continuer à discuter avec des acheteurs potentiels d’hydrogène.

«On a aussi continué nos consultations. Dans les dernières semaines, on s’est assis avec au moins quarante parties prenantes: des groupes environnementaux comme des organismes de bassin versant, des chambres de commerce et d’acteurs qui voulaient des éclairages du point de vue de l’emploi, social et communautaire», mentionne Éric Gauthier.

«Des gens contre, et c’est correct»

Bref, TES Canada demeure déterminée à mener à bien son projet, malgré les opposants qui continuent à se manifester, notamment lors de séances des conseils municipaux et des conseils des maires des MRC de Mékinac et des Chenaux.

«Quand on a annoncé notre projet, c’était évident qu’il y allait avoir un petit bassin de gens contre les éoliennes. Il va toujours en avoir et c’est irréaliste de penser que le projet aura uniquement des supporters, surtout pour un projet de cette envergure. Depuis le début, notre travail est d’éduquer les gens», affirme Éric Gauthier.

Sans vouloir chiffrer le nombre d’opposants, le PDG de TES Canada estime que leurs rangs sont relativement restreints en comparaison avec le bassin de population des deux MRC visées par le projet. Il demeure également convaincu que le manque d’informations sur les impacts des parcs éoliens, puisqu’il n’y en a pas en Mauricie, est la source d’un grand nombre de craintes. Or, TES Canada souhaite continuer à informer la population, assure Éric Gauthier.

«Une fois qu’on vit avec [les éoliennes], les gens comprennent que ce qui faisait peur, c’est l’inconnu. On va continuer d’avoir un groupe de gens qui sont contre les éoliennes et c’est correct, ça ne fait pas en sorte que le projet n’ira pas de l’avant. Mais c’est important de continuer à communiquer quels sont les impacts des éoliennes et ce qu’on a fait pour améliorer le projet», soutient Éric Gauthier. 

L’homme d’affaires s’en remet par ailleurs au jugement final du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), qui sera à même de déterminer si ses efforts pour répondre aux préoccupations des citoyens et des acteurs environnementaux, économiques et sociaux ont été adéquats.

En attente du milieu municipal

Éric Gauthier croit également que lorsque l’emplacement projeté des éoliennes sera rendu public, cela contribuera aussi à rassurer un certain nombre de personnes. TES Canada attend que les MRC des Chenaux et de Mékinac adoptent les paramètres qui lui permettront de déterminer ces emplacements.

Rappelons que l’encadrement réglementaire des éoliennes que les deux MRC ont adopté cette année a été refusé, dans les deux cas, par Québec. La MRC de Mékinac procède par l’adoption d’un règlement de contrôle intérimaire, préalable à la modification de son schéma d’aménagement. La MRC des Chenaux souhaite passer directement à la modification de son schéma d’aménagement, ce qui permettrait selon elle à chaque municipalité de dicter ses propres règles.

«On s’attendait à ce que les règlements soient en place plus tôt, mais on va travailler avec la réglementation qui va être adoptée. Si les retards s’étirent, ça pourrait avoir un impact [sur l’échéancier du projet], mais pour l’instant, on est dans les temps», indique Éric Gauthier.

Le fait de ne pas savoir à quel endroit pourront être installées les éoliennes a par ailleurs contribué au retard dans l’ouverture des bureaux de TES Canada à Shawinigan. L’entreprise souhaite en effet que le public puisse y voir la maquette indiquant la position des éoliennes et entendre des modélisations sonores permettant de comparer le son ambiant à différents endroits de la Mauricie, avec et sans éoliennes.

La construction est toutefois sur le point de commencer, assure Éric Gauthier. Ces locaux devraient ouvrir l’an prochain.

Rédigé par Matthieu Max-Gessler, Initiative de journalisme local, Le Nouvelliste