Énergie: le premier ministre japonais demande l’aide du Canada
La Presse Canadienne|Publié le 12 janvier 2023M. Kishida était à Ottawa jeudi pour sa première visite en tant que dirigeant du Japon, dans le cadre d’une tournée de certains pays du G7. (Photo: La Presse Canadienne)
Ottawa — Le premier ministre japonais, Fumio Kishida, se tourne vers le Canada pour aider son pays dans sa transition vers l’énergie propre, notamment en abandonnant les combustibles fossiles provenant de pays comme la Russie.
M. Kishida était à Ottawa jeudi pour sa première visite en tant que dirigeant du Japon, dans le cadre d’une tournée de certains pays du G7.
Le Japon assure la présidence du G7 cette année et devra organiser des réunions avec les dirigeants de certains des pays les plus riches au monde. Le groupe comprend la Grande-Bretagne, le Canada, la France, l’Allemagne, l’Italie, le Japon et les États-Unis, ainsi que l’Union européenne.
Tokyo prévoit profiter de cette occasion pour se coordonner avec d’autres États sur certains enjeux de gestion économique, notamment afin de sanctionner la Russie pour son invasion de l’Ukraine.
Le premier ministre japonais est arrivé tard mercredi à Ottawa en provenance de Londres et devrait se rendre à Washington, D.C. plus tard jeudi.
La visite s’inscrit dans un contexte d’affinité géopolitique entre le Japon et le Canada, qui ont tous deux récemment désigné la Chine comme une menace pour la stabilité dans la région.
L’arrivée de M. Kishida marque la première visite d’un chef de gouvernement asiatique au Canada depuis qu’Ottawa a lancé sa stratégie indopacifique en novembre dernier, qui appelait à des liens plus étroits avec des pays pouvant contrebalancer l’influence de Pékin.
Une nouvelle stratégie de défense japonaise dévoilée le mois dernier prévoyait de travailler avec des alliés pour parer aux menaces de la Corée du Nord et de la Chine, en plus de légaliser les frappes militaires japonaises contre des bases ennemies. Tokyo vise également à augmenter ses dépenses militaires de 26% pour l’année 2023.
Accords commerciaux
Un accord commercial régional lancé en 2018 avait aussi aidé les deux pays à élargir leurs marchés commerciaux. Dans le cadre de l’Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP), le Canada a augmenté ses exportations de porc et d’huile vers le Japon, en plus d’importer davantage de machines et de pièces automobiles nipponnes.
«Le commerce est en plein essor entre nos deux pays. Nous partageons une vision de paix et de prospérité des deux côtés du Pacifique», a souligné jeudi le premier ministre canadien, Justin Trudeau, lors d’un déjeuner organisé pour Fumio Kishida et des dirigeants d’entreprises.
M. Kishida a déclaré aux invités que le gaz naturel liquéfié jouerait un «rôle crucial» dans la transition énergétique du Japon, et que le futur terminal canadien d’exportation de GNL était l’une des multiples façons dont Ottawa pouvait contribuer à ce changement.
«Par rapport à la science, la technologie, l’innovation [la transformation numérique] et les entreprises à forte croissance, je suis enthousiaste à l’idée de renforcer davantage la coopération entre l’industrie, le gouvernement et le monde universitaire des deux pays», a déclaré le dirigeant en japonais, par le biais d’un interprète anglophone.
«L’énergie nucléaire jouera également un rôle clé, et nous sommes impatients de travailler ensemble pour rendre la chaîne d’approvisionnement nucléaire plus résiliente».
Le gouvernement canadien dirigera une délégation commerciale au Japon cet automne, a affirmé M. Trudeau, et des entreprises japonaises intéressées par l’exploitation minière et les composants de batteries de véhicules électriques prévoient une visite au Canada ce printemps.