La performance du pays en matière de conservation de la nature est médiocre.
Un chercheur canadien ayant participé à un imposant rapport de l’ONU sur l’environnement affirme que ses conclusions sur le déclin de la biodiversité transmettent un message important au Canada.
Kai Chan, de l’Université de la Colombie-Britannique, affirme que le rapport montre que le Canada doit commencer à penser à long terme à l’exploitation de ses ressources et à son impact sur tout, des épaulards aux caribous en passant par la purification de l’eau et le contrôle des inondations.
Il affirme que le rapport est le produit de trois années de travail de centaines de scientifiques de 50 pays.
Il en ressort que la biodiversité décline plus rapidement que jamais auparavant dans l’histoire de l’humanité et que plus d’un million d’espèces sont menacées d’extinction.
Selon M. Chan, le rapport contient une importante leçon pour le Canada en ce qui concerne les évaluations environnementales et les différentes manières de taxer les émissions de gaz à effet de serre.
Il affirme que malgré la conviction que le Canada dispose de solides protections environnementales, la performance du pays en matière de conservation de la nature est médiocre.
Au Québec aussi…
Maxim Larrivée, chef de division des collections et de la recherche à l’Insectarium de Montréal, estime de son côté que la situation est aussi grave au Québec qu’ailleurs au pays et dans le monde.
«À moyen et long terme, ce qui est vraiment préoccupant avec l’accélération de ces menaces environnementales, surtout celle des changements climatiques, c’est qu’on rentre dans une ère où on est au-delà de la capacité d’adaptation des insectes et des autres animaux», explique-t-il.
«Le bagage d’adaptation qu’ils ont à l’intérieur d’eux, ils l’ont accumulé lors des dernières glaciations. Et là, ils sont victimes de quelque chose qui est dans l’inconnu par rapport aux pressions qu’ils ont subies auparavant. On ne peut plus prédire exactement comment (ces espèces) vont réagir ou avoir la capacité de s’adapter aux changements qui s’en viennent. C’est ça qui est le plus préoccupant.»
M. Larrivée se réjouit de la prise de conscience qui semble de plus en plus présente dans la population, mais il souligne que cette sensibilisation doit maintenant viser ceux qui prennent des décisions aux plus hauts échelons.
«Au niveau du confort, probablement qu’il va y avoir des dérangements pour les gens en général», admet-il, mais il croit que c’est un faible coût à payer comparativement à ce qui est perdu lorsque la biodiversité s’effrite.