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Savoir déterminer si une offre du Vendredi fou est une bonne affaire

La Presse Canadienne|Publié le 19 novembre 2024

Savoir déterminer si une offre du Vendredi fou est une bonne affaire

Diana Skakavac à l'origine des comptes de médias sociaux «Have Coupons Will Travel», affirme que la recherche est essentielle pour ne pas se laisser emporter par la vague d'efforts de marketing visant à soutirer le plus de ventes possible aux consommateurs pendant le Vendredi fou et le Cyberlundi. (Photo: La Presse Canadienne/Chris Young)

Il ne reste peut-être que quelques semaines avant le Vendredi fou (aussi connu comme le «Black Friday») et le Cyberlundi, mais les experts de la vente au détail affirment qu’il est temps d’élaborer un plan d’action pour ces grandes journées de magasinage.

De nombreux magasins annoncent déjà massivement les articles qui seront en vedette dans les campagnes de vente du 29 novembre ou aux alentours de cette date. Les chasseurs de bonnes affaires et les professeurs spécialisés en marketing affirment que les acheteurs ont déjà la plupart des éléments nécessaires pour repérer une véritable aubaine. 

«Il est certainement important que les gens examinent les produits qu’ils veulent et connaissent les prix dès maintenant, de sorte qu’ils ne soient pas les premiers à voir les prix le Vendredi fou», estime Diana Skakavac, la Torontoise à l’origine des comptes de médias sociaux «Have Coupons Will Travel». 

Elle et d’autres conviennent que la recherche est essentielle pour ne pas se laisser emporter par les efforts de marketing conçus pour soutirer le plus de ventes possible aux consommateurs. 

Les Canadiens estiment qu’ils dépenseront 972 $ pendant la période des Fêtes, 40% d’entre eux prévoyant de magasiner pendant le Vendredi fou et 36% pendant la Cybersemaine, selon un sondage du Conseil canadien du commerce de détail et de Léger auprès de 2510 consommateurs.

Ces consommateurs ont indiqué qu’ils dépenseraient environ 31% de leur budget des Fêtes au Vendredi fou et 30% au Cyberlundi. 

Avant ces jours-là, Diana Skakavac recommande aux Canadiens de réfléchir aux articles qu’ils souhaitent acheter et de déterminer le montant qu’ils sont prêts à dépenser pour ces articles. 

«Je me mets vraiment à l’écoute de moi-même et je me dis : “OK, je veux ceci, mais est-ce le bon moment pour acheter cela? Puis-je me le permettre et est-ce que cela correspond confortablement à mon budget?”», témoigne-t-elle. 

Par exemple, Diana Skakavac est à la recherche d’un ventilateur Dyson, qui se vend régulièrement à 550 $. Elle sait que la marque n’offre généralement pas de gros rabais, mais elle tient à ne pas dépenser plus de 450 $ pour l’achat. 

Pour déterminer quel prix constitue une bonne affaire, elle commence par vérifier le prix habituel de l’article. Cela peut facilement se faire en surveillant les sites web des détaillants, les magasins ou même les applications de circulaires comme Flipp, mais les consommateurs devraient regarder au-delà d’une semaine ou deux pour avoir une idée réelle de l’historique des prix d’un article, estime-t-elle. 

Utiliser des applications

Pour trouver de telles données, utilisez des outils gratuits de suivi de l’historique des prix, suggère Jenna Jacobson, qui dirige le Retail Leadership Institute nouvellement créé à l’Université métropolitaine de Toronto. 

Ces applications et services peuvent générer des mois, voire des années, de données, offrant des informations sur les stratégies de prix des entreprises. 

«Vous pourriez avoir le même prix de vente que la semaine précédant le Vendredi fou ou peut-être la semaine suivant le Vendredi fou, et ce serait toujours annoncé comme (un prix) du Vendredi fou», indique Jenna Jacobson.

Les outils de suivi de l’historique des prix aident également à éliminer les cas où les entreprises manipulent les prix de référence. 

«Cela se produit lorsque vous voyez une réduction de 40 ou 50% sur le prix d’origine, mais que le prix d’origine n’est pas réellement exact ou indique peut-être le prix de détail le plus élevé d’un concurrent», a-t-elle déclaré. 

«Voir cet autocollant indiquant une réduction de 40% est très attrayant, car cela donne l’impression que vous faites une très bonne affaire, mais il se peut qu’il ne soit pas exact, ou qu’il vous donne l’impression que quelque chose est plus réduit qu’il ne l’est en réalité», ajoute-t-elle. 

Moins cher à d’autres moments

Même si la réduction est décrite avec précision, il se peut qu’il ne s’agisse pas de la réduction la plus importante de l’année.

En 2021, la publication de défense des consommateurs «Which» a analysé 213 promotions du Vendredi fou proposées au Royaume-Uni et a découvert qu’environ 98% des offres étaient moins chères ou au même prix à d’autres moments de l’année.

Environ 85% d’entre elles étaient moins chères ou au même prix au cours des six mois précédant la grande période de magasinage, tandis que 46% étaient plus abordables à d’autres moments de l’année par rapport au Vendredi fou, selon l’analyse.

«Les prix deviennent encore plus bas après le jour de Noël, mais le choix de marchandises est également assez limité», précise Yulia Nevskaya, professeure adjointe en marketing à l’Université Queen’s à Kingston, en Ontario.

Plus vous attendez pour bénéficier d’une réduction plus importante, plus les chances qu’un produit soit en rupture de stock ou ne soit pas disponible dans la couleur ou le modèle souhaité sont grandes.

Les offres ont également tendance à être cycliques, expose Diana Skakavac. Grâce à «CamelCamelCamel», un outil de suivi des prix pour les listes Amazon, elle a vu des articles en vente pendant les soldes du Prime Day d’Amazon en juillet être répétés par le géant de la technologie en octobre, lors de sa deuxième campagne de ventes éclair. 

D’autres détaillants proposent les mêmes soldes le Vendredi fou et le lendemain de Noël.

«Il n’y a donc pas de mal à rater une affaire, à ne pas prendre quelque chose ou à passer à côté de quelque chose», affirme Diana Skakavac.

Lors de l’évaluation d’une offre, il faut que le composant le plus important soit de savoir si elle correspond à vos besoins, conseille-t-elle. 

«Ce n’est pas vraiment une bonne affaire si vous n’en avez pas besoin ou si vous n’en voyez pas l’utilité. Si vous l’achetez simplement par peur de passer à côté, cela finit parfois par être une mauvaise affaire», dit Diana Skakavac.

Par Tara Deschamps