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Saputo regarde attentivement du côté des protéines végétales

La Presse Canadienne|Publié le 08 août 2019

Saputo veut « suivre les tendances de nos consommateurs », explique Lino Saputo fils.

Désirant s’adapter aux nouvelles tendances alimentaires, comme la consommation de protéines à base de plantes plutôt qu’animale, Saputo est déjà en négociation avec des joueurs de ce secteur pour s’y tailler une place.

Interrogé à ce sujet par un de ses actionnaires à l’occasion de l’assemblée annuelle, jeudi, à Laval, le président et chef de la direction, Lino Saputo fils a d’abord affirmé avec force que Saputo « ne sortira jamais de l’industrie laitière », pour ensuite ajouter qu’il se penchait néanmoins sur la possibilité d’entrer dans le marché de la protéine végétale.

À l’issue de l’événement, il a confié aux médias présents que Saputo veut « suivre les tendances de nos consommateurs ».

« Si les consommateurs veulent avoir des breuvages faits à partir de plantes, on va trouver une façon d’entrer dans cette catégorie, a expliqué l’homme d’affaires, qui a précisé être déjà engagé dans cette direction. Cela peut être par des acquisitions de marques de commerce qui sont importantes pour les consommateurs ou par l’entremise de partenariats avec des gens qui sont déjà dans ce domaine-là et qui n’ont pas la capacité de fabriquer. »

« Nous sommes en train maintenant d’avoir des négociations avec des entreprises pour qu’on puisse faire de la transformation pour eux et, peut-être dans certains cas, surtout au Canada, faire la distribution aussi », a-t-il ajouté.

Le grand patron du transformateur laitier a reconnu qu’il y a « beaucoup de joueurs dans ce domaine qui ont des bonnes marques de commerce, mais ils n’ont pas l’infrastructure pour la transformation. Nous, on est des spécialistes de la transformation ».

Redressement des prix

Saputo présentait du même coup ses résultats pour le premier trimestre. Même si les profits ont légèrement fléchi, les résultats sont très encourageants, a dit le dirigeant de la société.

Depuis deux ans, l’industrie était aux prises avec d’importants surplus de produits laitiers, particulièrement en Europe, aux États-Unis, en Australie et en Nouvelle-Zélande, principaux exportateurs. Or, depuis quelques mois, la situation a commencé à se rétablir : des entreprises sont sorties de l’industrie et d’autres ont réduit leur production alors que certaines juridictions établissaient en parallèle des réglementations pour réduire les niveaux de production.

« Le rebalancement dans les solides (de lait) a amené des prix à la hausse qui se sont reflétés dans nos résultats du premier trimestre, s’est réjoui M. Saputo. C’est la première fois en 24 mois qu’on voit une amélioration dans la situation globale laitière. ».

Malgré tout, Saputo a vu ses profits fléchir au premier trimestre en dépit d’une progression de son chiffre d’affaires.

Pour la période de trois mois terminée le 30 juin, Saputo a affiché un bénéfice net de 121,4 millions $, ou 31 cents par action, en recul de 3,7 % sur un an. Ce résultat tient notamment compte d’une charge de restructuration après impôt de 21,5 millions $.

De leur côté, les revenus ont été de 3,67 milliards $, en hausse de 12,3 %. L’acquisition de la britannique Dairy Crest, qui a été complétée en avril dernier, a eu une incidence positive de 152 millions $ sur les revenus au premier trimestre.

En excluant les éléments non récurrents, Saputo a affiché un bénéfice ajusté de 164,9 millions $, ou 42 cents par action, en hausse de 2,9 % par rapport au deuxième trimestre de l’exercice précédent.

Les analystes sondés par la firme Refinitiv tablaient sur des revenus de 3,7 milliards $ au premier trimestre sur un profit ajusté de 38 cents par action.