Le bénéfice net de Metro est en baisse au quatrième trimestre. (Photo: La Presse Canadienne)
L’inflation alimentaire a bondi à un rythme de 10% chez Metro et la pression sur les prix demeure élevée, affirme le grand patron de l’épicier.
Les fournisseurs continuent de subir des pressions inflationnistes qui amènent une augmentation des prix des aliments, a dit constater le président et chef de la direction, Eric La Flèche, lors d’une conférence téléphonique visant à discuter des plus récents résultats trimestriels du propriétaire des enseignes Metro, Super C et Jean Coutu.
Il a mentionné que les fournisseurs continuaient de demander des augmentations de prix à un pourcentage «élevé». «Nous avons déjà dû accepter plusieurs augmentations, à plusieurs moments, durant l’année à des taux plus élevés. Ceux qui reviennent avec d’autres demandes, nous les remettons en question», a-t-il indiqué.
Le dirigeant affirme que «c’est le travail» de l’équipe de Metro de tenter de mitiger les hausses de prix, mais il ajoute que les fournisseurs se trouvent dans une posture difficile. «Les fournisseurs ont de la pression. Ils ont des augmentations de coûts. Nous devons nous asseoir avec eux et trouver un terrain d’entente», a-t-il souligné.
Au moment où les grands épiciers canadiens sont montrés du doigt en raison de la flambée des prix des aliments, Metrose défend d’en tirer profit, tandis que ses marges sont demeurées relativement stables.
Malgré une augmentation des revenus de 8,3% à 4,4 milliards $ au quatrième trimestre de son exercice 2022 (terminé le 24 septembre), la marge brute est demeurée stable. Elle atteint 20,4%, le même seuil que l’an dernier. À titre comparatif, la marge brute était de 20,2% en 2019, avant la pandémie.
La direction mentionne qu’elle a dû composer avec des pressions inflationnistes, notamment pour le transport et la main-d’œuvre. Metro pourrait avoir une moins grande marge de manœuvre si elle tente de mitiger l’augmentation de ses coûts, croit l’analyste de CIBC Marchés mondiaux, Mark Petrie.
«Nous pensons que la pression est probablement plus prononcée chez Metro que chez ses concurrents, car Metro gère déjà ses coûts de manière serrée [ce qui réduit les avenues possibles lorsque l’entreprise cherche des moyens de réduire les dépenses]», a-t-il souligné.
Les grands épiciers canadiens font l’objet d’une étude du Bureau de la concurrence annoncée à la fin octobre. La démarche survient dans un contexte où l’inflation alimentaire s’intensifie, malgré une modération de l’inflation générale.
En septembre, le prix des aliments achetés en magasin a bondi de 11,4% par rapport à l’an dernier, selon Statistique Canada. Il s’agit du rythme le plus rapide depuis août 1981. Ce mercredi, Statistique Canada a indiqué que l’inflation est demeurée élevée dans cette catégorie en octobre à 11%.
M. La Flèche affirme, pour sa part, que le marché est «très concurrentiel» tandis que les consommateurs sont très sensibles au prix. Il a mentionné qu’il constatait une plus grande popularité des enseignes à escompte et des marques privées.
«Avec l’accélération de la transition vers les enseignes à escompte [comme Super C], tous les enseignes veulent protéger leur part de marché, alors elles sont agressives. Nous allons nous défendre et nous allons faire de notre mieux pour garder nos parts de marchés dans les enseignes traditionnelles [comme Metro].»
Le bénéfice net de Metro est en baisse au quatrième trimestre, mais cette baisse s’explique par une perte de valeur d’actif liée à la décision de retrier Jean Coutu du programme de fidélisation Air Miles au printemps 2023.
En excluant cet élément, le bénéfice net de l’entreprise aurait augmenté de 9,4% à 219,4 millions $.
Le bénéfice ajusté dilué par action s’établit à 92 cents. Avant la publication des résultats, les analystes anticipaient un bénéfice par action de 90 cents, selon la firme de données financières Refinitiv.
L’action gagnait 2,10$, ou 2,91%, à 74,35$ à la Bourse de Toronto, en après-midi.