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Les principaux épiciers canadiens adhèrent au code de conduite

La Presse Canadienne|Publié le 18 juillet 2024

Les principaux épiciers canadiens adhèrent au code de conduite

Des gens sortent d'un magasin Walmart à Mississauga, en Ontario, le jeudi 26 novembre 2020. (Photo: Nathan Denette / La Presse Canadienne)

Tous les principaux épiciers canadiens adhèrent désormais à un code de conduite, ouvrant la voie à des lignes directrices de l’industrie en préparation depuis plusieurs années.

Les ministres fédéral, provinciaux et territoriaux de l’Agriculture en ont fait l’annonce jeudi lors de leur réunion annuelle à Whitehorse, indiquant que les récalcitrants Walmart et Costco avaient désormais accepté de signer le code.

«Il s’agit d’une étape positive vers plus d’équité, de transparence et de prévisibilité dans la chaîne d’approvisionnement alimentaire et pour les consommateurs», ont déclaré les ministres dans un communiqué. 

La confirmation du soutien des cinq principaux détaillants — Loblaw, Walmart, Costco, Metro et Empire, propriétaire de Sobeys et IGA — constitue une «étape importante», a déclaré Michael Graydon, chef de la direction de Food, Health & Consumer Products of Canada et président du conseil provisoire du Bureau du Code de conduite.

«Il était essentiel que tous les détaillants s’impliquent, car c’est un secteur très compétitif, a-t-il souligné. C’était en quelque sorte une situation de tout ou rien. Et je pense qu’ils ont tous respecté cela et sont venus à la table.»

Le code volontaire sur les produits d’épicerie vise à uniformiser les règles du jeu pour les fournisseurs et les petits détaillants en mettant en place des lignes directrices pour des négociations équitables. 

Les progrès du code semblaient compromis l’automne dernier alors qu’il était presque terminé, certains grands détaillants affirmant qu’ils n’étaient pas prêts à y adhérer.

Les dirigeants de Loblaw et de Walmart Canada avaient déclaré aux députés lors d’une réunion d’un comité de la Chambre des communes qu’ils craignaient que le code n’entraîne une hausse des prix de détail. 

Par conséquent, les appels à rendre le code obligatoire se sont multipliés, le comité de la Chambre des communes étudiant les prix des aliments disant à Loblaw et Walmart en février que s’ils ne signaient pas, il recommanderait que le code ait force de loi — une option que le ministre fédéral de l’Agriculture disait explorer.

En mai, Loblaw a déclaré qu’il accepterait le code à condition que d’autres acteurs de l’industrie fassent de même, affirmant que ses inquiétudes avaient été atténuées par les modifications apportées au document. 

«Le code est désormais équitable et il n’entraînera pas une hausse des prix», avait alors déclaré le chef de la direction, Per Bank.

Après l’annonce de Loblaw, l’attention s’était tournée vers Walmart Canada et Costco, mais les deux détaillants ont maintenant convenu d’appuyer le code.

Au bout d’une longue chaîne d’approvisionnement

Les cinq plus grands épiciers du Canada ont subi d’intenses pressions publiques et politiques alors que les prix des produits d’épicerie ont augmenté de plus de 22% en quatre ans, se traduisant par des accusations de profits exagérés et l’appel au boycottage de Loblaw par certains consommateurs plus tôt cette année. 

Les épiciers se sont défendus contre ces accusations, affirmant aux députés que leurs entreprises n’étaient pas responsables de la hausse des prix des denrées alimentaires. 

«La vérité est que nous sommes au bout d’une très longue chaîne d’approvisionnement alimentaire qui comporte des intrants économiques à chaque étape et à chaque niveau», a déclaré le président et chef de la direction d’Empire, Michael Medline, au comité en mars 2023. 

Plus récemment, Per Bank et le président de Loblaw, Galen Weston, ont repoussé ce qu’ils ont qualifié de «critiques malavisées» à l’encontre de l’épicier alors que les appels au boycottage prenaient de l’ampleur en ligne. 

Les entreprises d’alimentation ont également étendu leur présence du côté des produits au rabais pour répondre à la demande croissante des consommateurs en faveur de prix plus bas, et ces magasins ont été des moteurs majeurs de la croissance des ventes. 

Au milieu des pressions exercées sur les épiciers pour qu’ils stabilisent les prix et acceptent le code de l’épicerie, le Bureau de la concurrence a également lancé des enquêtes sur les sociétés mères de Loblaw et Sobeys pour comportement anticoncurrentiel présumé. 

Le bureau examine l’utilisation de contrôles de propriété dans le secteur, des dispositions dans les baux commerciaux visant à restreindre les autres locataires potentiels et leurs activités. Il soutient que de telles dispositions limitent la concurrence non seulement pour les petits épiciers canadiens, mais également pour les nouveaux venus étrangers potentiels dans le secteur.

Le ministre de l’Industrie, François-Philippe Champagne, a déjà déclaré qu’il souhaitait la venue d’un épicier étranger pour contribuer à renforcer la concurrence.

Par Rosa Saba