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Les centres de jardinage et les pépinières sont soulagés

La Presse Canadienne|Publié le 14 avril 2020

Lundi, Québec a décidé d’inclure dans sa liste des services essentiels les entreprises comme les centres de jardinage.

Soulagés de pouvoir rouvrir leurs portes à temps pour profiter du printemps, où ils réalisent une importante partie de leur chiffre d’affaires, des propriétaires de centres de jardinage et de pépinières ne s’attendaient pas à recevoir un feu vert aussi rapide de la part du gouvernement Legault.

« Plusieurs ont pris la décision d’attendre au moins jusqu’à la fin de semaine pour bien planifier les choses », a expliqué mardi Christian Brunet, de Québec Vert, qui compte ces établissements parmi les 8000 entreprises représentées par l’organisme.

Lundi, Québec a décidé d’inclure dans sa liste des services essentiels les entreprises comme les centres de jardinage et les pépinières en leur donnant l’autorisation d’accueillir des clients à compter de mercredi.

Chez certains, on a préféré jouer de prudence en attendant quelques jours parce qu’il fallait, par exemple, terminer l’installation de panneaux de plexiglas aux caisses, déterminer le sens de la circulation pour la clientèle et évaluer combien de personnes peuvent simultanément se trouver sur le site.

« Nous avons fixé un plafond de 30 clients sur place pour le moment alors qu’en période de pointe, c’est parfois 150 personnes », a expliqué Sébastien Locas, de la pépinière Locas, située à Laval, qui envisage d’accueillir les consommateurs à compter de samedi.

L’annonce de Québec a également semé une certaine inquiétude parmi les employés alors que le nombre de personnes infectées à la COVID-19 continue d’augmenter.

C’est notamment le cas à la Pépinière Jasmin, située dans l’arrondissement montréalais de Saint-Laurent, où il peut y avoir une trentaine de salariés au mois d’avril en temps normal.

« Il y en a beaucoup qui veulent s’assurer que les règles de distanciation seront respectées, a expliqué Sophie Jasmin, qui figure parmi l’équipe de direction. La nouvelle nous a un peu pris par surprise parce qu’on s’attendait à une reprise au début mai. Nous sommes habitués de travailler entre nous, mais avec des clients, il faudra s’adapter. »

On attendra encore quelques jours pour accueillir des clients, afin de terminer l’installation de stations pour le lavage des mains et déterminer le sens dans lequel on devra circuler à l’intérieur.

Toutefois, en redémarrant progressivement les activités, les centres de jardinage et les pépinières s’attendent à ce que tout soit en place au début mai — un mois névralgique pour l’industrie où certaines entreprises réalisent jusqu’à environ 40 % de leur chiffre d’affaires annuel.

« Nous sommes toujours tributaires de Dame Nature, mais un centre de jardinage mise beaucoup sur la période allant de la mi-avril à la mi-juin », a expliqué M. Brunet.

La réouverture permettra également aux clients ayant opté pour le web pour réaliser certains achats de se déplacer afin d’aller cueillir leur commande. Cela donnera un coup de pouce à la pépinière Locas, où le volume était élevé.

« Nous n’avions pas la capacité de livrer tout ce que l’on vendait depuis le confinement », a expliqué son copropriétaire.

Avec des règles de confinement en place depuis plusieurs semaines, est-ce que le jardinage et l’aménagement paysager deviendront le passe-temps de ceux qui cherchent à passer du temps dehors, ce qui pourrait se traduire par une augmentation de l’achalandage ?

« C’est effectivement quelque chose qui est possible, a répondu le président de Québec Vert, lorsqu’invité à se prononcer. Mais puisque les gens sont confinés, peut-être que l’achalandage sera étalé sur la semaine plutôt que la fin de semaine. »

Chez Locas et Jasmin, le volume d’appel a été plus élevé.

« Les gens nous appellent beaucoup pour des produits comme des fleurs annuelles et des arbustes, a expliqué Mme Jasmin. Ce sont des produits qui ne sont pas tous arrivés. Les gens ont hâte. »

Selon Québec Vert, on compte environ 440 jardineries dans la province dont les ventes annuelles sont estimées à 376 millions $, alors que la production des pépinières représente des recettes de 59 millions $.