Le Québécois, ce consommateur distinct


Édition du 21 Juin 2014

Le Québécois, ce consommateur distinct


Édition du 21 Juin 2014

Langue et diversité

Tout est relatif, bien sûr. Jean-François Grenier, du Groupe Altus, souligne que le Québec pose moins de difficulté aux entreprises européennes qu'aux entreprises américaines. «En Europe, elles sont habituées à vivre avec une multitude de langues ; ce n'est pas un problème pour elles. Alors que pour les Américains, passer de l'anglais au français, ça les fatigue.»

M. Grenier croit d'ailleurs que la barrière de la langue fait probablement en sorte que les ventes sur Internet marchent moins bien au Québec que dans le reste du Canada.

Si notre culture francophone explique en bonne partie le caractère distinct du consommateur québécois, beaucoup ignorent que nos communautés culturelles sont partie prenante de notre différence. Comme le montre l'étude de Nielsen, les Noirs forment 31 % des minorités visibles de Montréal, par rapport à seulement 18 % à Toronto et à une valeur négligeable à Vancouver. Les Arabes, qui représentent 15 % des minorités visibles au Québec, ne comptent pas parmi les trois principales minorités de Toronto et de Vancouver. Les Chinois et les Asiatiques du Sud forment la principale communauté visible de Toronto (28 %) et de Vancouver (43 %), mais ne figurent pas parmi les trois principales communautés visibles de Montréal.

Attention aux généralisations

«Il faut faire attention de ne pas trop généraliser quand ont dit que les Québécois sont des Canadiens différents. Mais c'est vrai que les Québécois sont plus épicuriens que les Canadiens anglophones. Ça se remarque entre autres par leur goût pour la bonne chère.

«Cela dit, quand une entreprise américaine échoue au Québec, il faut éviter de penser que ce n'est qu'à cause de notre caractère distinct, ajoute M. Grenier. Souvent, l'entreprise ne connaît pas de succès non plus dans le reste du Canada. Parce que, caractère distinct ou pas, les entreprises qui font bien leurs devoirs avant de prendre une expansion géographique réussissent généralement.»

«C'est évident que nous avons des contacts plus naturels avec la France et la francophonie que les Canadiens anglophones, plus tournés vers le Royaume-Uni, estime M. Legoux. Ce qui fait que, pour une entreprise américaine ou anglo-canadienne, prendre de l'expansion au Québec comporte un risque accru.»

Un autre aspect que l'on oublie, ce sont nos lois. Et les lois qui protègent les consommateurs québécois sont peut-être les plus sévères en Amérique. La preuve en est que de nombreuses sociétés qui organisent des concours sur Internet préfèrent passer outre au Québec, en ajoutant la mention «Excluding Quebec» dans le bas de la page, plutôt que de se soumettre à sa réglementation, jugée trop contraignante.

Et pour les entreprises étrangères qui s'établissent au Québec, l'obligation de traduire leurs emballages et de les adapter à nos lois représente sans doute un obstacle de plus.

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