La Cordée, qui s’était placé à l’abri de ses créanciers en février dernier, appartient désormais au Groupe Mach.
Le détaillant d’articles de sport et de plein air La Cordée, qui s’était placé à l’abri de ses créanciers en février dernier, appartient désormais au Groupe Mach — un des principaux promoteurs immobiliers du Québec.
Après plusieurs mois de démarches, l’entreprise a conclu une entente avec Mach Capital, la société d’investissement du groupe immobilier, et l’annonce a été faite aux employés de La Cordée mercredi, par l’entremise d’une note interne que La Presse Canadienne a pu consulter.
La transaction a été confirmée par voie de communiqué, jeudi matin.
Au cours d’un entretien téléphonique, la présidente-directrice générale de La Cordée, Emmanuelle Ouimet, a indiqué que la Cour supérieure du Québec avait approuvé la transaction mercredi.
« Nous avons tous vécu des mois assez tumultueux, a-t-elle souligné. Nous allons conserver les cinq magasins et le site web. Nous ne sommes pas dans une fusion avec un concurrent. Nous allons conserver notre entièreté. Mach a l’intention, une fois que les activités auront été stabilisées, de miser sur une expansion. »
Les détails de la transaction ne sont pas disponibles dans l’immédiat.
À la fin de juillet, un sursis avait été obtenu dans le cadre des procédures en cours. La Cordée, qui s’était tournée vers la Loi sur la faillite et l’insolvabilité (LFI), traînait des créances d’environ 22,2 millions $, d’après les documents déposés en février dernier auprès des tribunaux. Les créanciers n’obtiendront vraisemblablement qu’une fraction de ce qui leur est dû.
Dans sa missive, Mme Ouimet a souligné que le détaillant allait pouvoir notamment profiter de « l’expertise stratégique » de Mach Capital et du « vaste parc immobilier » du groupe. Au bout du fil, celle-ci a précisé que le redressement devrait s’échelonner sur «plusieurs mois», sans dévoiler les initiatives qui seraient mises de l’avant.
« Nous voyons en La Cordée un fort potentiel de croissance, a affirmé jeudi dans un communiqué le président de Mach Capital, Vincent Chiara. Nous sommes enthousiastes à l’idée de poursuivre la collaboration avec les diverses parties prenantes de La Cordée, laquelle s’embarque dans une étape névralgique de son expansion au Québec. »
Des rencontres sont prévues dans chacun des magasins au cours des « prochaines semaines », indique-t-on dans la note transmise aux salariés. Le « plan de transformation » sera alors présenté.
« Nous sommes contents, a indiqué Jérémy, un conseiller syndical et salarié qui a préféré ne pas dévoiler son nom de famille. C’est la fin de plusieurs mois de stress qui ont été marqués par la pandémie. Nous avons hâte de connaître la suite des choses. »
Les deux magasins montréalais de La Cordée sont syndiqués depuis octobre dernier. Le Syndicat des travailleuses et travailleurs du commerce (CSN) était en train de négocier un premier contrat de travail lorsque l’entreprise a fait appel à la LFI. Les employés espèrent que les pourparlers reprendront rapidement.
La Cordée, qui a vu le jour en 1953, comptait 233 employés, selon un rapport produit par la firme MNP, le syndic au dossier, à la fin juillet. Il y avait quelque 400 salariés lorsque l’entreprise avait opté pour la protection de ses créanciers, en février dernier.
L’entreprise exploite cinq magasins, dont l’enseigne La Vie Sportive, à Québec, acquise en 2018. Le détaillant compte également deux boutiques sur l’île de Montréal, une autre à Laval et une à Longueuil.
D’après le plus récent rapport du contrôleur, La Cordée avait perdu 800 000 $ au cours de l’année financière 2018 et 3,3 millions $ l’année suivante.
« Les problèmes financiers ont débuté (à la) suite (de) l’acquisition de La Vie Sportive en 2018, faisait valoir le rapport produit par MNP à la fin juillet. Des dépassements de coûts de 1 million $ pour les améliorations locatives, l’arrivée de nouveaux compétiteurs spécialisés ainsi qu’un retard dans le commerce en ligne ont tous été des facteurs ayant contribué aux problèmes financiers. »
À ses débuts, le détaillant livrait principalement du matériel de camping aux scouts, avant de diversifier ses activités à compter des années 1960, par exemple en vendant des articles de ski et d’escalade. Le matériel de sport nautique a fait son entrée dans les boutiques au début des années 2000.