Couche-Tard : l'acquisition de Casey's pourrait être fantastique, dit un expert

Publié le 09/04/2010 à 15:12, mis à jour le 20/08/2010 à 15:47

Couche-Tard : l'acquisition de Casey's pourrait être fantastique, dit un expert

Publié le 09/04/2010 à 15:12, mis à jour le 20/08/2010 à 15:47

Photo: lesaffaires.com

Si elle se matérialise à un prix raisonnable, l’acquisition des dépanneurs Casey’s pourrait s’avérer très bénéfique pour Couche-Tard et lui permettre de passer à un niveau supérieur dans sa pénétration du marché américain.

C’est ce que disent à l’unanimité des experts consultés par lesaffaires.com dans la foulée de la bataille opposant la direction de l’entreprise lavalloise au conseil d’administration de la chaîne américaine Casey’s General Stores.

«Ça fait deux ans que j’attends qu’une grosse acquisition de la part de Couche-Tard et celle de Casey’s pourrait être fantastique », commente, optimiste, Sebastian Van Berkom, président de Van Berkom et Associés, une firme de gestion d’actifs de Montréal 

Alors que la direction de Couche-Tard déplorait avant la crise les prix élevés des cibles potentielles, les vendeurs semblaient vouloir attendre pour obtenir un prix plus élevé au creux de la récession, explique M. Van Berkom. La situation actuelle est maintenant plus équilibrée et favorable. Le crédit redevient disponible pour les grandes entreprises, mais en même temps les fonds d’investissement privés qui contribuaient à hausser la valeur des transactions en 2007 ont peu ou prou disparu du paysage.

M. Van Berkom ajoute qu’il voit peu d’acheteurs potentiels pour rivaliser avec Couche-Tard et faire monter les enchères. L’industrie du dépanneur est très fragmentée et parmi les grands rivaux de Couche-Tard, seul Seven Eleven pourrait avoir la capacité de soumettre une offre concurrente. «Pantry (un autre concurrent) est trop endettée pour se lancer dans l’acquisition de Casey’s», soutient-il.

Dans une lettre envoyée au pdg de Couche-Tard, Alain Bouchard, le conseil d’administration de Casey’s ne s’y est pas trompé et a critiqué l’«opportunisme» de Couche-Tard, qui chercherait à tirer profit de la conjoncture et à acquérir Casey’s à un prix alléchant.

Néanmoins, la possibilité que Couche-Tard doive payer plus cher que la prime de 14% offerte pour appâter les actionnaires est très réelle, selon M. Van Berkom, et a probablement été calculée par l’entreprise. «En général, dans les fusions et acquisitions, l’acheteur paie 30% plus cher que le prix de l’action », mentionne-t-il.

C’est comme dans une partie de poker : «On ne joue pas notre as en premier», explique M. Van Berkom.

Point de vue semblable chez Marc L’Écuyer, gestionnaire de portefeuille pour la firme Cote 100, qui pense que Couche-Tard ferait une bonne affaire en acquérant Casey’s pour moins de 40$ US l’action. En plus d’accroître le chiffre d’affaires, cette acquisition devrait produire des synergies et des économies d’échelle permettront d’améliorer la rentabilité de l’entreprise. «C’est majeur», juge-t-il.

Pour autant, M. L’Écuyer souligne que l’achat de Casey’s n’aurait pas le même impact que l’acquisition de Circle K, Couche-Tard ayant déjà atteint une taille importante et Casey’s étant déjà bien gérée, contrairement à Circle K à l’époque où Couche-Tard l’a acquise.

La divulgation de l’offre d’achat de 1,9 G$ US de Couche-Tard a amené les gestionnaires de Cote 100 à hausser leur participation dans l’entreprise. Ces derniers pensent que le titre est attrayant et qu’il est plombé par des facteurs temporaires, comme la hausse du dollar canadien.

Pour M. Van Berkom, la baisse légère du titre vient d’une certaine appréhension des investisseurs qui craignent que Couche-Tard ne paie trop cher au final pour acheter l’américaine. «Le track-record de la direction est excellent en matière d’acquisition, ils éviteront de se lancer dans une guerre de prix », avance-t-il cependant.

Observateur avisé du monde des fusions et acquisitions, le professeur de comptabilité à l’Université Concordia Michel Magnan voit aussi d’un bon œil la transaction possible. «Sur le plan financier, Casey’s paraît être une entreprise en bonne situation, qui n’est pas trop endettée. C’est possiblement intéressant au prix offert », remarque-t-il.

 

 

 

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