Avril n'a pas peur de Montréal

Offert par Les Affaires


Édition du 08 Septembre 2018

Avril n'a pas peur de Montréal

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Édition du 08 Septembre 2018

(Photo: Martin Jolicoeur)

Les propriétaires de la chaîne de supermarchés Avril, spécialisée dans la vente de produits naturels et biologiques, se défendent de craindre de se mesurer au marché ultracompétitif de Montréal. Néanmoins, ce n'est pas de sitôt qu'ils planifient y ouvrir leur premier magasin.

Au cours des cinq dernières années, l'entreprise privée de Granby a ouvert au moins un nouveau magasin par année. Après en avoir construit un nouveau à Sherbrooke ainsi que deux autres à Québec et à Lévis, c'est à Laval que l'entreprise a choisi d'ouvrir son huitième supermarché au printemps dernier.

À lire également: Avril: une stratégie qui porte fruit (Édition du 8 septembre)

S'ils ont déjà exploré l'idée de s'implanter dans la métropole, le couple de fondateurs, formé de Sylvie Senay et de Rolland Tanguay, ne montre pas d'intérêt manifeste pour le moment. Et la présence importante sur l'île de concurrents de taille comme Rachelle Béry, maintenant propriété de Sobeys, ou des Marchés TAU, dont la présence montréalaise compte presque cinq décennies, et de multiples autres marchés biologiques indépendants, n'aurait absolument rien à voir, jurent-ils.

« La concurrence dans l'alimentation biologique que l'on retrouve sur le territoire de l'île de Montréal n'est pas en cause, assure M. Tanguay. Nous sommes un magasin de banlieue actuellement. Si on va à Montréal, il va falloir adapter nos magasins. C'est différent. Les Montréalais ne magasinent pas de la même façon qu'ailleurs. »

« À Montréal, ce sont tous de petits quartiers, enchaîne la copropriétaire, Mme Senay. Les gens font leur épicerie tous les jours. Ils n'ont pas de voiture, ils voyagent en métro, en autobus ou en Bixi (bicyclette en libre-service)... Ainsi, même si le bassin de population est intéressant, les gens ne se déplacent pas vraiment d'un endroit à un autre (sur de longues distances) pour faire leurs emplettes. »

La question du stationnement

Et puis, même si les habitudes de consommation et de transport des habitants du centre de l'île diffèrent sensiblement de celles d'autres régions moins densément peuplées de la province, l'offre de terrains avec espaces de stationnement demeure un enjeu majeur pour les propriétaires d'Avril. « Ça nous prend du stationnement. Il y a un temps où on nous offrait un emplacement dans Griffintown (quartier de copropriétés, à forte densité, à un jet de pierre du centre-ville). Or, il y avait zéro stationnement. Même pas pour les employés ! Je ne dirais pas que ça n'a pas d'allure. Mais, disons qu'on n'est pas rendu là, nous autres. »

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Cela dit, le couple de propriétaires ne ferme pas la porte sur Montréal pour autant. Et il convient que même si le centre est plus densément construit, l'île comporte nombre de développements commerciaux de type mégacentre (power centre) conçus pour des commerces entrepôts pour qui le stationnement est important.

C'est le cas, pour n'en nommer qu'un seul, du Marché Central. Situé de biais avec le Centre Rockland, du côté nord de l'autoroute Métropolitaine (A-40), le Marché Central compte, parmi ses locataires, Costco, Réno-Dépôt, Best Buy et Mountain Equipment Coop (MEC), entre autres.

Le REM dans la mire

Le Royalmount, projet mené par Carbonleo à l'angle des autoroutes Décarie (A-15) et Métropolitaine, pourrait également facilement satisfaire au besoin de nombreux espaces de stationnement recherché par Avril. Un besoin d'espaces qu'a d'ailleurs déjà également exprimé dans nos pages la direction de SAIL, propriétaire des chaînes de magasins Sportium et SAIL Plein Air.

« On va y aller, c'est sûr. Oui, oui, c'est sûr qu'on va finir par aller sur l'île », réplique M. Tanguay, tout en faisant allusion à différents projets commerciaux à naître dans l'ouest de l'île, aux abords du trajet de l'éventuel Réseau express métropolitain (REM) de la Caisse de dépôt et placement du Québec.

« On va finir par y aller [à Montréal], poursuit-il. Sans révéler quoi que ce soit, disons qu'il y a de nouveaux emplacements qui se développent. Il y a des places qui s'en viennent. Mais on verra et on va évaluer ça au cas par cas [...]. Pour l'instant, par contre, c'est tout ce que je peux dire. »


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