«L'absence de vente de Volkswagen TDI se traduit par une perte de revenu de 17 %» - Mike Sayig, propriétaire de Volkswagen Centre-Ville


Édition du 20 Août 2016

«L'absence de vente de Volkswagen TDI se traduit par une perte de revenu de 17 %» - Mike Sayig, propriétaire de Volkswagen Centre-Ville


Édition du 20 Août 2016

Par Claudine Hébert

Mike Sayig, propriétaire de Volkswagen Centre-Ville.

Les concessionnaires automobiles ont toujours eu à composer avec des rappels. À l'automne 2015, le scandale déclenché aux États-Unis des voitures Volkswagen TDI, dont les systèmes antipollution avaient été truqués, s'est révélé un choc pour la quarantaine de concessionnaires de la marque au Québec. Mike Sayig, propriétaire de Volkswagen Centre-Ville, nous en parle.

Les Affaires - Que signifie cette crise pour vous ?

Mike Sayig - Depuis l'automne 2015, plus aucun concessionnaire Volkswagen ne peut vendre de nouvelles voitures TDI de modèles Jetta, Passat, Golf et Touareg. Pour nous, cela représente une vingtaine de véhicules 2015 qui restent dans le stationnement ; ils ne pourront pas être vendus tant que le constructeur n'aura pas trouvé une solution. Ces véhicules constituent tout près de 15 % de notre stock. Pour d'autres concessionnaires du Québec, on ne connaît pas encore le sort de 20 %, 30 % voire 40 % du stock.

L.A. - À quel coût cela s'élève-t-il ?

M.S. - C'est de l'argent bloqué. Chaque véhicule invendu coûte en moyenne 300 $ par mois en frais d'intérêt et d'entreposage. Chez nous, ce sont des pertes qui atteignent plus de 60 000 $ depuis septembre dernier. Généralement, ces véhicules au diesel représentent 20 % de la totalité de nos ventes annuelles. Chez certains de mes collègues en région, où les consommateurs apprécient les économies d'un véhicule diesel, les modèles TDI peuvent équivaloir jusqu'à 60 % de leurs ventes. Leur situation est encore plus dramatique que la mienne.

L.A. - Comment traversez-vous cette crise ?

M.S. - J'ai beaucoup plus de cheveux blancs qu'à pareille date l'an dernier. Comme pour plusieurs concessionnaires, ça a été tout un choc. J'ai été en mode panique pendant les mois d'octobre et de novembre dernier. Il faut dire qu'il y a deux ans, nous avons investi plus de trois millions de dollars pour agrandir notre concession de la rue Peel. Nous avons fait aménager un stationnement étagé comme ceux que l'on trouve dans l'île de Manhattan, à New York, qui nous permet d'avoir plus de 150 véhicules sur place. Évidemment, l'affaire des véhicules TDI retarde le remboursement de notre investissement. Heureusement, Volkswagen Canada nous apporte un bon soutien. Sans cette aide, ce serait impossible pour les concessionnaires de passer au travers.

L.A. - Que fait Volkswagen pour vous aider ?

M.S. - En décembre dernier, Volkswagen Canada a fait parvenir 1 000 $ de crédit à tous les propriétaires de modèles TDI Jetta, Passat, Golf et Touareg des années 2009 à 2015. (NDLR : On estime à près de 107 000 le nombre de véhicules TDI vendus au Canada depuis 2009.) Une autre compensation encore plus importante devrait également être annoncée d'ici quelques semaines. Par ailleurs, le constructeur se montre actuellement très agressif en matière de promotions pour vendre ses autres véhicules. Jamais depuis que je suis chez Volkswagen, et ce, depuis plus de 20 ans, je n'ai vu d'offres aussi intéressantes pour l'achat de véhicules à essence.

L.A. - Est-ce suffisant ?

M.S. - À court terme, nous sommes perdants. Bien que les promotions nous aient permis de vendre presque autant de véhicules qu'à pareille date l'an dernier, le manque à gagner avec l'absence de vente de véhicules TDI se traduit par une perte de revenu de 17 %. Néanmoins, je reste positif. La forte image de marque de Volkswagen, acquise au cours des dernières années, nous a permis d'accumuler beaucoup de crédit. Un atout très utile pour traverser cette crise. On le voit avec l'appui de notre clientèle qui reste fidèle. Tout cela finira par être réglé. Et je suis convaincu que cette histoire et son dénouement vont devenir un beau cas d'étude pour les universitaires d'ici quelques années.

 

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