«Je suis aux commandes parce que j'ai osé le demander !» - Tania Bewadekian, directrice générale de Mazda Gabriel Saint-Laurent


Édition du 19 Novembre 2016

«Je suis aux commandes parce que j'ai osé le demander !» - Tania Bewadekian, directrice générale de Mazda Gabriel Saint-Laurent


Édition du 19 Novembre 2016

Par Claudine Hébert

« Je suis aux commandes parce que j’ai osé le demander ! » – Tania Bewadekian, directrice générale de Mazda Gabriel Saint-Laurent.

Les femmes représentent moins de 10 % des dirigeantes de concessions automobiles au Québec. Plusieurs d'entre elles se distinguent par leur façon de faire. C'est le cas de Tania Bewadekian, une ancienne comptable, qui dirige la concession Mazda Gabriel Saint-Laurent depuis juillet 2015.

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LES AFFAIRES - Comment êtes-vous devenue directrice générale d'une concession automobile ?

Tania Bewadekian - Je l'ai tout simplement demandé ! Il y a sept ans, je suis allée voir mon patron, Gabriel Azouz, du Groupe Gabriel, pour qu'il me confie la direction d'une concession. J'étais déjà comptable au sein de l'entreprise depuis quatre ans. Il était très étonné. Pas parce que j'étais une femme. En effet, ma soeur Sylvie dirigeait déjà la concession Nissan Gabriel Anjou. Je l'ai surpris parce que c'était la première fois qu'un comptable à l'interne lui demandait une telle promotion. Six mois plus tard, il m'a proposé la direction de la nouvelle concession Nissan Gabriel Plateau. Il ne l'a jamais regretté.

L.A. - En quoi être concessionnaire au féminin est-il un atout selon vous ?

T.B. - Les femmes portent davantage attention aux détails. Tout ce que nous pouvons mesurer, nous pouvons l'améliorer. En raison de mon expérience en comptabilité, je mesure tout, je compare les chiffres constamment. C'est un avantage qui me permet de produire naturellement de meilleurs résultats financiers.

L.A. - Quels sont ces résultats ?

T.B. - En moins d'un an, le service à la clientèle de la concession Mazda Gabriel Saint-Laurent compte déjà 50 % plus de clients qu'à pareille date l'an dernier. Lors de mon passage à la direction de Mazda Gabriel Anjou, qui a duré deux ans, les ventes de véhicules ont augmenté de 25 %. La concession Nissan Gabriel Plateau a également affiché de très belles progressions pendant les deux années où je l'ai dirigée.

L.A. - Qu'avez-vous apporté de particulier chez Nissan Gabriel Plateau ?

T.B. - J'ai utilisé momentanément le système Groupon. Ce n'est pas dans les pratiques habituelles des concessionnaires automobiles de faire affaire avec ce site de rabais. Ce n'est pas payant du tout pour notre industrie. Toutefois, Nissan Gabriel Plateau était une nouvelle concession dans le marché. Je me devais de trouver des moyens d'attirer rapidement de nouveaux clients. Grâce à Groupon, nous en avons eu 200. De plus, la concession n'a finalement enregistré aucune perte. Notre succès a d'ailleurs été porté à l'étude au siège social de Nissan Canada, à Toronto, afin de servir d'exemples à d'autres nouvelles concessions dans le pays.

L.A. - Comment le fait d'être une femme arménienne, née en Syrie, est-il perçu par la clientèle ?

T.B. - C'est un grand avantage, particulièrement dans l'ouest de l'île où la clientèle est très multiculturelle. Je parle cinq langues. Outre le français et l'anglais, je m'exprime en arménien, en grec et en arabe. Un facteur qui ne nuit pas aux ventes, bien au contraire !

L.A. - Comment gagne-t-on le respect et la confiance d'employés qui sont principalement masculins ?

T.B. - Je les écoute, je les laisse exprimer leurs craintes et apporter leurs suggestions. D'ailleurs, lorsqu'ils ont quelque chose à me dire, les 22 employés de la concession n'ont pas besoin de prendre un rendez-vous avec moi. La porte de mon bureau est toujours ouverte. Je considère les employés comme des membres de ma famille. Sans eux, il n'y aurait pas de résultats. Cet environnement de travail profite aux clients.

L.A. - Un exemple ?

T.B. - Il y a quelques mois, une jeune maman avec son bébé s'est présentée cinq minutes avant la fermeture du service de mécanique. Elle avait une crevaison. Ce n'était pas une cliente de la maison. Mon mécano était sur le point de quitter le garage. Pourtant, sans avoir à le lui demander, il est resté pour effectuer la réparation. Cette cliente est devenue une des nôtres.

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