VPorts prévoit des vols d’essai de taxis volants en 2023
La Presse Canadienne|Publié le 07 septembre 2022Fethi Chebil, président de VPorts, veut positionner son entreprise comme le «chef de file mondial» de la conception, la construction et l’exploitation d’infrastructures favorisant la mobilité aérienne avancée. (Photo: La Presse Canadienne)
L’entreprise québécoise VPorts a annoncé mercredi qu’elle compte mettre en place les premiers corridors aériens destinés à la mobilité aérienne avancée entre le Québec et les États-Unis et prévoit que des vols d’essai de ce qu’on appelle les «taxis volants» seront réalisés en 2023.
Fethi Chebil, président de VPorts, a travaillé pendant plusieurs années comme expert en sécurité aéroportuaire au sein de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI).
Aujourd’hui, il veut positionner son entreprise comme le «chef de file mondial» de la conception, la construction et l’exploitation d’infrastructures favorisant la mobilité aérienne avancée (MAA).
Mercredi, l’entrepreneur a profité de la Semaine internationale de l’aérospatiale — Montréal 2022 pour annoncer qu’il compte créer «les tout premiers corridors internationaux de mobilité aérienne électrique avancée reliant le Québec et les États-Unis» et mardi, au même salon, il avait annoncé que son entreprise allait construire, d’ici 2030, des vertiports dans toutes les régions du Québec.
Les vertiports, les infrastructures qui seraient destinées au décollage et à l’atterrissage des aéronefs électriques, serviraient dans un premier temps au transport des marchandises et de l’équipement médical.
«C’est l’avenir»
Si les projets de Vports sont ambitieux, ils ne relèvent «pas du tout de la science-fiction», selon Suzanne M. Benoît, présidente-directrice générale d’Aéro Montréal, la grappe aérospatiale du Québec.
«C’est du concret et c’est une question de temps, parce que c’est l’avenir», a indiqué Mme Benoît à propos de l’industrie des «taxis volants», qui seront pilotés par des humains dans une première phase, mais qui pourraient ensuite être 100% autonomes.
«Quand on voit la congestion urbaine, la mobilité urbaine avancée, ça va connecter tout le monde et c’est électrique, donc ça ne consomme pas d’essence, ça ne fait pas de bruit et ça va nous permettre vraiment de développer un nouveau segment de marché au cours des prochaines années.»
Selon la présidente-directrice générale d’Aéro Montréal, le secteur aérospatial du Québec déploie actuellement beaucoup d’efforts pour développer l’industrie des aéronefs à décollage et atterrissage verticaux (eVTOL), mais qui coûtent une fraction du prix d’un hélicoptère.
«On estime que le secteur des eVTOL va peut-être représenter l’équivalent de 50% de ce que représente l’industrie aérospatiale d’aujourd’hui. C’est un secteur qui va évoluer très rapidement et quand ça va partir, quand tout le monde va être aligné, c’est-à-dire les régulateurs, les manufacturiers et ceux qui développent les infrastructures, il faut qu’on soit en avant de la parade, il faut qu’on soit prêt», a ajouté Mme Benoît.
Parmi ceux qui ne comptent pas rater la parade, il y a le fabricant d’hélicoptères Bell, établi à Mirabel, qui développe avec l’entreprise américaine Textron Aviation, le véhicule Bell Nexus, un taxi volant qui pourra servir notamment d’ambulance aérienne.
«Il y a 350 compagnies qui travaillent dans les eVTOL à travers le monde et il y a 600 prototypes qui sont en train de se faire concevoir», a indiqué Fethi Chebil.
Régulariser les «taxis volants»
Des géants du e-commerce et du transport de marchandises comme Amazon (AMZN) et UPS ont récemment investi des sommes importantes dans le développement d’avions électriques à décollage et atterrissage verticaux.
«L’enjeu fondamental, ça va être l’intégration de ce trafic-là, dans l’espace aérien. Nous, on crée un centre de contrôle, une sorte de tour de contrôle digitale. On veut utiliser la technologie pour gérer et contrôler tout ce flux de mouvement», a indiqué Fethi Chebil.
Il souhaite par exemple créer des corridors aériens dédiés uniquement au trafic d’eVTOL, mais pour y arriver, il devra évidemment obtenir les autorisations nécessaires, ce qui représente un défi majeur.
À ce propos, Fethi Chebil a indiqué qu’il collaborait avec «Transports Canada, NAV CANADA, le gouvernement du Québec et les élus municipaux pour établir les réglementations importantes en matière de sécurité et de sûreté, les couloirs aériens, l’intégration urbaine et la participation de la collectivité».
Mme Benoît a souligné qu’à la fin du mois de septembre, l’OACI accueillera à Montréal des intervenants du monde entier qui discuteront justement des enjeux réglementaires liés aux eVTOL.
«Ça va être l’un des principaux sujets de discussion: comment on va gérer la mise en place des taxis volants?».
La présidente-directrice générale d’Aéro Montréal a indiqué que «les principaux régulateurs, les fabricants et les manufacturiers du domaine aérospatial» seront présents lors de ce sommet.