Toyota, Honda, Suzuki, Mazda et Yamaha ont fraudé sur des tests de certification de certains de leurs modèles au Japon, selon les autorités. (Photo: 123RF)
Toyota et quatre autres fabricants nippons d’automobiles ou de deux-roues (Honda, Suzuki, Mazda et Yamaha) ont fraudé sur des tests de certification de certains de leurs modèles au Japon, a annoncé lundi le ministère nippon des Transports.
Cette affaire rappelle celle qui a déjà secoué depuis fin 2023 le fabricant de mini-véhicules Daihatsu, filiale de Toyota. Daihatsu avait été obligé de suspendre toute sa production au Japon, et n’a pu la reprendre totalement qu’à partir du mois dernier.
À la suite de ce scandale, le ministère des Transports avait demandé en janvier à 85 autres entreprises du secteur automobile présentes au Japon de vérifier si leurs pratiques de certification étaient bien conformes aux normes nationales, et a déclaré que cinq d’entre elles avaient signalé des irrégularités.
Le ministère des Transports a ordonné à ces cinq fabricants de suspendre les livraisons de leurs modèles concernés tant que ses services n’auront pas vérifié la remise en conformité de leurs tests de certification, après avoir inspecté leurs sites de production.
Après l’affaire Daihatsu «il est extrêmement regrettable que d’autres actes répréhensibles aient été découverts, car les actions frauduleuses liées aux demandes de certification de modèles sapent la confiance des utilisateurs et ébranlent le fondement même du système de certification des véhicules», a commenté le ministère dans un communiqué.
Sur la base des résultats préliminaires de son enquête interne, Toyota a constaté que sept de ses modèles, dont trois encore produits au Japon, «ont été testés en employant des méthodes différentes des normes gouvernementales», a déclaré lundi le géant automobile dans un communiqué séparé.
Les demandes de certification pour ces modèles comportaient des «données inadéquates» dans les tests de protection des piétons et des occupants des véhicules, ou des «erreurs» dans les tests de collision, a précisé le groupe, qui n’a pas utilisé le mot «fraude» comme le ministère.
«Il n’y a pas de problèmes de performance contrevenant aux lois et règlements. Par conséquent, il n’est pas nécessaire d’arrêter d’utiliser les véhicules concernés», a encore ajouté Toyota.
Le groupe s’est toutefois conformé à l’injonction du ministère en suspendant les ventes et livraisons au Japon de ses trois modèles concernés et toujours produits dans le pays à l’heure actuelle: son break Corolla Fielder, la berline Corolla Axio ainsi que son SUV compact Yaris Cross.
L’affaire est embarrassante pour Toyota dans la mesure où ce type d’irrégularités semblait jusqu’à présent être confiné à certaines de ses filiales (Daihatsu, mais aussi Hino Motors et Toyota Industries).
Cela risque en particulier de fragiliser le président du conseil d’administration du groupe, Akio Toyoda, qui s’est engagé personnellement dans le redressement des filiales fautives, mais qui semblait exclure jusqu’à présent des maux similaires au sein de la maison mère.
Mazda et le fabricant japonais de motos Yamaha ont aussi des modèles concernés qui sont encore produits et vendus au Japon, tandis que Suzuki et Honda ont dit lundi séparément qu’aucun de leurs modèles actuellement commercialisés dans l’archipel n’était affecté.
A la Bourse de Tokyo, l’action Toyota a été malmenée après ces confessions (-1,76%) et celle de Mazda encore davantage (-3,25%). Yamaha Motor (-0,55%) et Honda (-0,22%) ont limité la casse, et Suzuki a même nettement progressé (+1,5%).