Ça gênerait les efforts déployés par les compagnies aériennes pour s’équiper d’appareils moins énergivores.
Le patron d’Air France-KLM Ben Smith a estimé vendredi qu’imposer une taxe carbone sur les billets d’avion pourrait s’avérer contre-productif, en gênant les efforts déployés par les compagnies aériennes pour s’équiper d’appareils moins énergivores, réduisant les émissions de CO2.
« Renouveler notre flotte est une manière efficace et rapide de réduire notre empreinte carbone », a déclaré M. Smith, admettant être soumis ces derniers temps à une pression intense — y compris de la part des 88 000 employés de sa compagnie — pour faire adopter des pratiques plus propres à l’entreprise.
« Ces taxes entravent notre capacité à réaliser ces investissements », a-t-il déclaré lors d’une rencontre avec l’association de la presse anglo-américaine à Paris.
Le directeur général d’Air France-KLM a renouvelé ses critiques envers la taxe française sur les billets d’avion annoncée l’an dernier visant à réunir des fonds pour financer des modes de transport plus propres.
Ces financements devraient, en tout état de cause, être investis dans la recherche sur de nouveaux appareils moins polluants.
« Si nous ne gagnons pas d’argent, nous ne pourrons pas acheter de nouveaux avions », a-t-il déclaré.
M. Smith, de nationalité canadienne, est le premier étranger à avoir pris les rênes du groupe aérien franco-néerlandais en 2018, avec pour objectif le redressement financier de celui-ci, après le départ fracassant du PDG Jean-Marc Janaillac, désavoué par une consultation du personnel sur un accord salarial.
En novembre dernier, il a annoncé un plan visant à augmenter le bénéfice opérationnel du groupe, pour le porter à une fourchette de « 7 à 8 % » en cinq ans, contre 5 % l’an dernier.
Vendredi, il a affirmé attendre davantage d’économies des synergies tirées du rapprochement des activités de la compagnie française Air France et son alliée néerlandaise KLM, plus de 15 ans après leur fusion, en 2004.
Après avoir fusionné les opérations de maintenance, les ventes et l’informatique, la gestion des équipages est l’un des domaines où des économies peuvent encore être dégagées.
« Nous avons des équipes dédiées à la gestion des équipages dans les deux compagnies. Travaillent-elles aussi efficacement ou de manière aussi coopérative que possible ? Je dirais que non », a déclaré M. Smith.
Le groupe a également décidé de faire des échanges d’appareils Boeing 787 et Airbus A350 entre Air France et KLM, ce qui nécessite des investissements et de la formation pour les pilotes, et entend mieux coordonner les futurs plans de renouvellement de la flotte.
La compagnie aérienne publiera ses résultats financiers pour l’année 2019 le 20 février.