Report du REM: «on vise 2025», laisse entendre le patron de CDPQ
La Presse Canadienne|Mis à jour le 11 juillet 2024L’équipe du REM assure que des travailleurs sont sur le terrain «jour et nuit, 7 jours sur 7», pour maintenir la cadence des travaux dans le tunnel. (Photo: La Presse Canadienne)
Aux prises avec de nombreux retards dans le déploiement de son Réseau express métropolitain (REM) à Montréal, la Caisse de dépôt vise maintenant 2025 pour l’entrée en fonction de ses antennes de Deux−Montagnes et de l’Anse−à−l’Orme.
Le président et chef de la direction de CDPQ Infra, Jean−Marc Arbaud, a évoqué cet échéancier, mercredi, alors que la Caisse annonçait un peu plus tôt le jour même un nouveau report sans préciser d’échéancier.
En réponse aux questions du député libéral Frédéric Beauchemin, M. Arbaud a donné la cible de 2025, en ajoutant toutefois que les tests seront déterminants.
Pour expliquer le retard de deux ans, M. Arbaud a notamment parlé de la dynamite qui avait été trouvée dans le tunnel Mont−Royal pendant sa réfection, ainsi que de la pandémie.
Le nouveau report dans la mise en service du REM démontre que c’est un «échec», selon le Parti québécois (PQ).
«Je préfère qu’on prenne plus de temps et que ce soit fiable et sécuritaire, parce que j’ai toujours la sécurité des usagers à l’esprit comme premier critère», a justifié la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, en s’abstenant de répondre aux questions des journalistes concernant l’absence d’échéancier.
Lors de l’annonce par le gouvernement libéral du lancement du réseau de train électrique privé de la Caisse en 2017, on avait pourtant fait valoir qu’il respecterait les échéances et les budgets, a rappelé le député péquiste Joël Arseneau en point de presse au parlement mercredi matin.
«Il y avait une certitude, on a monté une démonstration imparable que c’était le meilleur moyen pour développer du transport collectif. C’est un échec. CDPQ n’a pas magiquement trouvé la façon de développer des projets plus rapidement à l’intérieur des budgets.»
Il y aura des «comptes à rendre» à la Caisse de dépôt, a-t-il poursuivi, tout en évitant d’aller jusqu’à demander des démissions.
Les essais techniques dans le segment Mont−Royal ne peuvent toujours pas commencer, ce qui fait en sorte que la mise en service de la phase 2 du réseau, devant relier la Rive−Nord, Laval et l’ouest de l’île au centre−ville de Montréal, ne se fera pas à la fin 2024 comme prévu.
Dans sa mise à jour, le REM n’a pas précisé le nouvel échéancier, se contentant de dire que la date d’ouverture de la phase 2 est «à venir». Selon Radio−Canada, qui a été le premier média à rapporter cette nouvelle mercredi matin, la mise en service ne serait pas non plus prévue pour les premiers mois de 2025.
Avant de pouvoir amorcer les essais dans le tunnel, les équipes du REM doivent notamment toujours installer des systèmes comme des bornes, des capteurs et 600 km de câbles électriques.
L’équipe du REM assure que des travailleurs sont sur le terrain «jour et nuit, 7 jours sur 7», pour maintenir la cadence des travaux dans le tunnel.
Les essais techniques commenceront tout de même «dans les prochaines semaines» sur le segment entre les stations Deux−Montagnes et Sainte−Dorothée et s’étendront progressivement à l’ensemble du réseau au cours de l’été.
La mise en service du REM a été marquée par de nombreux reports. Une seule branche est actuellement en service, soit celle reliant le centre−ville de Montréal à Brossard, sur la Rive−Sud, qui a accueilli ses premiers passagers l’été dernier.
Patrice Bergeron, La Presse Canadienne