Le groupe n’a pas détaillé l’impact sur l’emploi de cette restructuration.
Le géant allemand du transport aérien Lufthansa (LHA) va durablement réduire la taille de sa flotte, se séparant d’une quarantaine d’avions, et fermer sa filiale Germanwings, la pandémie de coronavirus ayant mis ses opérations passagers quasiment à l’arrêt, a annoncé le groupe mardi.
Le directoire « ne s’attend pas à un retour rapide du secteur du transport aérien au niveau d’avant » la pandémie, qui a plongé le secteur dans une crise sans précédent, a expliqué la compagnie dans un communiqué.
La « levée totale des restrictions de voyage durera des mois » et le retour de la demande à la normale « des années », précise Lufthansa, qui a supprimé la quasi-totalité de ses vols passagers au moins jusqu’au 19 avril.
Le groupe n’a pas détaillé l’impact sur l’emploi de cette restructuration, mais a promis que « l’objectif » était de « garder le plus d’emplois possible ».
Des discussions avec les syndicats doivent « démarrer rapidement », selon Lufthansa.
Confronté à la chute drastique du trafic aérien, le groupe compte « réduire de manière permanente des capacités » de transport : au moins 42 avions court, moyen et long-courriers seront retirés de la flotte composée de 763 machines actuellement.
Cela inclut six Airbus A380 dont la vente au constructeur était « de toute façon prévue à partir de 2022 », précise Lufthansa.
Onze Airbus A320, sept A340-600 et cinq Boeing 747-400 vont être retirés de la flotte de la compagnie éponyme Lufthansa tandis qu’Eurowings doit perdre dix A320.
Par ailleurs, « les opérations de vol de Germanwings vont être arrêtées », ajoute la compagnie dans un communiqué.
Depuis plusieurs années déjà, Germanwings n’était plus une compagnie à part entière, mais intégrée dans la filiale à faible coût Eurowings de Lufthansa, et le groupe avait annoncé précédemment son intention de faire disparaître la filiale.
Le syndicat des pilotes VC a « dénoncé » la fermeture de Germanwings, invoquant « une restructuration sur le dos des employés ».
« Aucune filiale de Lufthansa n’est responsable de la crise », ont écrit plusieurs syndicats du groupe lundi dans une lettre ouverte, évoquant le « danger existentiel » auquel sont confrontés les employés et craignant « sacrifice de certains » dans la restructuration.
Plus de 60 % du personnel du groupe Lufthansa, soit 87 000 employés, sont ou seront inscrits au chômage partiel, dont 62 000 en Allemagne.
La capacité de transport, soit le nombre de sièges proposés sur ses avions, a été réduite à seulement 5 % et 700 des 763 avions sont actuellement cloués au sol, entreposés dans plusieurs aéroports et notamment sur une piste d’atterrissage à Francfort.
Austrian Airlines, qui n’opère plus de vols réguliers jusqu’au 3 mai au moins, et la filiale belge Bruxelles Airlines « travaillent » à la réduction de leurs flottes. Swiss va également « ajuster » le nombre d’avions.
La quasi-intégralité des contrats de location « wet lease » avec des compagnies tierces ont été annulés.
Lufthansa est en discussions avec Berlin, Bruxelles, Bern et Vienne pour « assurer la liquidité », a indiqué une porte-parole lundi, sans détailler.
« Plus la crise dure, moins il est probable que l’avenir de l’aviation puisse être garanti sans aides publiques », avait averti le patron, Carsten Spohr, en mars.
Jusqu’à 200 milliards de dollars seront nécessaires pour soutenir le secteur aérien, selon l’Association internationale du transport aérien (Iata).