Une série de retards se traduiront par un report de la mise en service du Réseau express métropolitain (REM).
Un ralentissement des travaux provoqué par la pandémie de la COVID−19 et d’autres mauvaises surprises − dont une détonation survenue en juillet dernier dans le tunnel Mont−Royal et qui vient d’être révélée − feront grimper la facture du Réseau express métropolitain (REM) en plus de repousser sa mise en service en 2022.
En dressant une liste des obstacles qui se dressent devant eux, mercredi, les responsables ont expliqué que le projet actuellement estimé à 6,3 milliards $ coûtera au bas mot 80 millions $ de plus d’après les estimations effectuées à l’heure actuelle. Une mise à jour viendra plus tard.
«Nous allons avoir des discussions avec nos partenaires de construction, notre consortium, pour bien établir, avec les outils contractuels, les parties (qui devront assumer) les coûts», a dit Macky Tall, à la tête de la filiale de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) qui agit comme maître d’oeuvre du projet.
Aux côtés du directeur général de CDPQ Infra et du bureau de projet du REM Jean−Marc Arbaud, M. Tall n’a pas précisé si le gouvernement du Québec serait appelé à participer au partage des coûts.
Initialement prévue pour la fin de 2021, la mise en service du premier segment à transporter des passagers, l’antenne Rive−Sud, a ainsi été repoussée vers le milieu de 2022. Des retards sont également à prévoir pour les autres tronçons. En plus de paralyser les chantiers temporairement au printemps, la crise sanitaire a obligé les promoteurs à mettre en place de nombreuses mesures et a freiné la mobilité de la main d’oeuvre spécialisée.
Le réseau de 67 kilomètres doit comprendre 26 stations.
Une surprise cachée depuis longtemps
La révélation la plus surprenante de la conférence de presse a toutefois été à propos d’une «détonation imprévue» survenue il y a maintenant presque quatre mois − le 20 juillet dernier − dans le tunnel Mont−Royal, lors de travaux.
«Après investigation, la cause la plus probable, c’est un ancien trou de forage contenant des résidus d’explosifs, datant de la période de construction, entre 1912 et 1918», a expliqué M. Arbaud.
Il y aurait eu un contact thermique avec des résidus de nitroglycérine. L’incident n’a pas fait de blessé, mais le forage doit maintenant s’effectuer par l’entremise d’un système de contrôle à distance et avec une caméra. De plus, aucun travailleur ne peut se trouver à moins de 50 mètres des forages.
MM. Tall et Arbaud se sont défendus d’avoir dissimulé l’incident, expliquant que la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité (CNESST) avait été prévenue rapidement.
«C’est exactement ce que nous faisons (en) répondant à vos questions à propos de cet incident imprévu, qui n’a fait aucun blessé», a répondu M. Tall, lorsqu’invité à dire si à son avis le public aurait dû être informé de cet incident plus tôt.
La structure du tunnel s’est également détériorée plus rapidement à certains endroits sous l’avenue McGill College, au centre−ville de Montréal, ce qui a nécessité des travaux supplémentaires. Cela a coûté jusqu’ici quelque 80 millions $.
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Nouvel échéancier des tronçons du REM (la cible antérieure se trouve entre parenthèses)
− Antenne Rive−Sud: mi−2022 (fin 2021)
− Gare Centrale/Du Ruisseau: automne 2023 (printemps 2022)
− Segment Deux−Montagnes: automne 2024 (fin 2023)
− Antenne l’Ouest−de−l’Île: printemps 2024 (automne 2023)
− Aéroport−Montréal−Trudeau: fin 2024 (fin 2023)