L'annonce de mercredi ne représente «pas une reconnaissance de responsabilité, de causalité ou de pertes» des demandeurs, a précisé Volkswagen dans son communiqué. (Photo: 123RF)
Londres — Le constructeur automobile allemand Volkswagen a accepté mercredi de payer 193 millions de livres (226 millions d’euros) pour indemniser 91 000 automobilistes britanniques qui s’estimaient lésés par le scandale des moteurs truqués et avaient engagé une procédure en justice.
«Le groupe Volkswagen et les demandeurs sont parvenus aujourd’hui à un règlement à l’amiable» de cette affaire, a annoncé le constructeur dans un communiqué, alors que la justice britannique avait tranché deux ans plus tôt en faveur des automobilistes, mais ne s’était pas encore prononcée sur les dédommagements.
Cet accord «résout les quelque 91 000 demandes contre diverses entités du groupe Volkswagen et des concessionnaires dans le cadre de cette plainte en nom collectif en Angleterre et au Pays de Galles».
Au-delà de la somme annoncée, répartie entre les demandeurs par leurs avocats, le groupe automobile précise contribuer aux frais de justice et autres frais des plaignants.
Au total, quelque 1,2 million de véhicules de marque Volkswagen, Audi, Seat et Skoda ont été concernés au Royaume-Uni par la tricherie reconnue par le géant allemand fin 2015 sur un total de onze millions de voitures diesel dans le monde.
La Haute Cour de Londres avait estimé en avril 2020 que Volkswagen avait bien mis en place un «logiciel truqueur» en infraction des règles européennes dans des voitures vendues au Royaume-Uni afin de réussir les tests d’émissions polluantes.
Après la décision, Volkswagen avait estimé que «l’affaire se poursuit», que les plaignants n’avaient souffert d’aucune perte et qu’il ne devrait pas les dédommager.
L’annonce de mercredi ne représente «pas une reconnaissance de responsabilité, de causalité ou de pertes» des demandeurs, a précisé Volkswagen dans son communiqué.
Mais «les frais de justice» qui l’attendaient dans cette affaire, avec aussi d’éventuelles procédures en appel, «étaient tel que le règlement amiable était la ligne de conduite la plus prudente», a estimé le constructeur.
L’accord «est une nouvelle étape importante alors que le groupe Volkswagen continue d’aller de l’avant après les événements profondément regrettables» ayant conduit à cette affaire, a commenté Philip Haarmann, directeur juridique de Volkswagen, cité dans le communiqué.
Le dieselgate, qui a donné lieu à des actions en justice dans de nombreux pays, a déjà coûté plus de 30 milliards d’euros à Volkswagen, en grande partie aux États-Unis où le groupe allemand a plaidé coupable de fraude en 2017.