Bombardier estime qu’elle sera en mesure de générer des revenus de plus de 9 G$ en 2025. (Photo: La Presse Canadienne)
Soutenue par la résilience du marché des jets d’affaires, Bombardier «rehausse la barre» en relevant les objectifs qu’elle s’était donnés pour 2025 tandis qu’elle prend de l’avance sur son plan stratégique.
La société montréalaise a bonifié ses objectifs établis en 2021 quelques heures avant sa journée des investisseurs, jeudi. Elle espère maintenant générer près de 900 millions de dollars (M$) en flux de trésorerie en 2025, plus que les 500 M$ initialement prévus.
Si les cibles sont atteintes, cette nouvelle marge de manœuvre permettrait à Bombardier d’accélérer le remboursement de sa dette. L’entreprise vise une fourchette d’entre 2 à 2,5 fois son bénéfice ajusté avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) pour 2025, «ce qui se rapprocherait des entreprises de première qualité».
Les prévisions plus optimistes pour les flux de trésorerie laissent la porte ouverte pour de nouveaux investissements, souligne l’analyste de Desjardins Marché des capitaux, Benoit Poirier. Il voit d’un bon œil que l’entreprise ne parle pas de partir un nouveau programme à partir de zéro. «C’est une bonne décision, car ça nécessite moins de capital, c’est plus apprécié des créanciers et c’est moins risqué.»
Rappelons que Bombardier s’est trouvée dans une posture financière difficile à la fin des années 2010 en raison des dépassements de coûts de la CSeries, vendue à Airbus (A220).
La pandémie aura donné un élan à l’industrie des jets d’affaires tandis que de nombreuses entreprises et voyageurs fortunés ont délaissé l’aviation commerciale pour les jets d’affaires. Malgré l’horizon économique incertain, le président et chef de la direction, Éric Martel, affirmait, en février dernier, que la demande des clients demeurait résiliente.
Bombardier estime qu’elle sera en mesure de générer des revenus de plus de 9 milliards de dollars en 2025 avec des marges avant intérêts, impôts et amortissement d’environ 18%. L’objectif initial pointait vers des revenus de 7,5 milliards $ et des marges d’environ 20%.
Au-delà de 2025, la direction veut atteindre des revenus d’au moins 1 milliard $ dans le segment de la défense durant la seconde moitié de la décennie, soit entre 2026 et 2030. Dans les derniers mois, M. Martel a réitéré à plus d’une reprise son intérêt pour un important contrat militaire, le remplacement des CP-140 Aurora de la Défense canadienne. Le PDG avait partagé ses craintes de voir Ottawa confier le contrat à Boeing sans appel d’offres.