L'appareil offre à la plus grande ligne aérienne du pays une plus grande autonomie et des économies de coûts.
Air Canada a présenté mercredi le premier des 45 avions de ligne Airbus A220 qu’elle a commandés pour desservir le marché nord-américain.
L’avion à fuselage étroit, dont le vol inaugural décollera jeudi de Montréal pour se rendre à Calgary, offre à la plus grande ligne aérienne du pays une plus grande autonomie et des économies de coûts. Air Canada espère aussi que le A220 lui permettra de consolider ses marges de profit dans un contexte où elle ne peut pas faire voler ses appareils Boeing 737 Max.
L’A220 de 137 sièges offre une efficacité énergétique de 20 % supérieure à celle de certains Boeing 737 et Airbus. Le nouvel appareil commencera à remplacer des avions de taille équivalente comme l’Embraer E190 de 97 sièges, a indiqué le vice-président principal à l’exploitation d’Air Canada, Craig Landry.
Le chef de la direction, Calin Rovinescu, a indiqué que la commande, évaluée à 3,8 milliards $ US selon les prix du catalogue, faisait d’Air Canada le deuxième transporteur nord-américain à piloter des A220, après Delta Air Lines, établie à Atlanta.
L’avion A220 faisait partie de la C Series avant que Bombardier n’abandonne à l’européenne Airbus une participation de contrôle dans le programme en 2018 et rebaptise ses appareils.
Les avions de ligne seront construits dans les installations d’Airbus à Mirabel, qui peuvent produire jusqu’à dix A220 par mois au maximum de sa capacité. Airbus construit aussi d’autres avions de cette gamme à de nouvelles installations à Mobile, en Alabama, essentiellement pour les clients américains.
Les deux prochains A220 livrés à Air Canada devraient être utilisés pour effectuer des liaisons à partir de mai entre Montréal et Seattle, et entre Toronto et San Jose, en Californie. Air Canada veut renforcer sa présence aux États-Unis et au Canada tout en s’assurant de concurrencer la percée de sa rivale WestJet Airlines sur les marchés internationaux.
Air Canada devait disposer de 36 Max 8 d’ici la fin de 2019 — le quart de sa flotte à fuselage étroit — et 14 autres devaient initialement arriver cette année. Cependant, les Max n’ont plus le droit de s’envoler depuis mars dernier, dans la foulée de deux écrasements mortels en cinq mois. Cela a forcé Air Canada à se démener pour limiter l’impact des annulations de vols, conclure des baux de dernière minute pour louer d’autres avions et absorber la hausse des coûts du carburant.
« Dans un sens, nous avons déjà des plans d’urgence en place pour essayer de couvrir (le Boeing Max). (Le A220) a vraiment été conçu pour entreprendre de nouveaux vols au Canada et entre le Canada et les États-Unis », a souligné M. Landry lors d’une entrevue.
Il a rejeté les préoccupations concernant les retards de production potentiels, un problème persistant lorsque l’avion était sous l’aile de Bombardier.
« Travailler avec un partenaire canadien (Airbus Canada) nous permet d’avoir beaucoup de proximité et beaucoup de communication », a-t-il affirmé.
Cette lourde commande se traduit également par une charge de travail constante pour les 2700 employés d’Airbus à Mirabel.
En plus des 45 nouveaux A220, Air Canada espère intégrer une quarantaine d’avions de plus dans sa flotte cette année si sa prise de contrôle de Transat AT obtient les feux verts réglementaires requis et se conclut au deuxième trimestre.