Industrie aérospatiale: Pas de pénurie de main-d'oeuvre en aérospatiale


Édition du 14 Juin 2014

Industrie aérospatiale: Pas de pénurie de main-d'oeuvre en aérospatiale


Édition du 14 Juin 2014

Photo: Bloomberg

DOHA - Contrairement à la croyance répandue, le Québec ne connaîtrait pas réellement de pénurie de main-d'oeuvre dans l'industrie aérospatiale.

C'est l'avis qu'a exprimé la semaine dernière Guy Hachey, président et chef de l'exploitation de Bombardier Aéronautique, à l'occasion de la 70e assemblée générale annuelle de l'IATA, l'Association internationale du transport aérien.

Devant un parterre de plusieurs centaines de dirigeants de l'industrie aérienne, réunis pour l'occasion à Doha, au Qatar, M. Hachey a expliqué que, malgré les périodes successives d'embauches intensives qu'a connues Bombardier au cours des dernières années, jamais l'avionneur québécois n'a souffert d'une véritable pénurie de main-d'oeuvre.

« Il y a un mélange de réalité et de fiction à ce propos, a-t-il admis d'emblée. Oui, notre industrie est cyclique, une caractéristique qui en effraie plusieurs. Mais l'industrie jouit encore d'un bon pouvoir d'attraction. C'est encore sexy de travailler dans l'aéronautique. »

L'industrie aéronautique québécoise emploie plus de 41 000 personnes, réparties dans quelque 200 entreprises concentrées surtout dans la grande région de Montréal.

Du nombre, 15 000 travaillent dans l'une des usines de Bombardier, à Montréal et Mirabel, où l'avionneur a choisi d'établir ses activités d'assemblage final de sa gamme d'appareils CSeries. Ce dernier programme de développement, toujours évalué à 3,4 milliards de dollars américains, devrait au plus fort de sa production, en 2017, assurer de l'ouvrage à près de 3 500 travailleurs.

« Résultat : nous avons parfois dû embaucher une centaine de travailleurs par mois. Mais que nos besoins soient au Canada, à Querétaro [Mexique] ou à Belfast [Irlande du Nord], nous sommes toujours parvenus jusqu'ici à trouver les personnes dont nous avions besoin », a expliqué Hachey.

En février, le Comité sectoriel de main-d'oeuvre en aérospatiale au Québec (CAMAQ) prévoyait la création de 1 063 postes dans l'industrie en 2014. Ils s'ajoutaient aux 2 172 postes que l'industrie devait s'attendre à pourvoir cette année. Ces prévisions sont servies chaque année aux étudiants pour les convaincre, en période d'inscription, d'embrasser une carrière dans l'aéronautique.

Le hic est que ces mêmes études parviennent rarement à prévoir les vagues de mises à pied qui frappent périodiquement l'industrie. À la fin janvier 2014, par exemple, Bombardier annonçait la suppression de 1 100 postes, ou l'équivalent de 5 % de ses emplois (22 000) au Canada.

La clé du succès, selon M. Hachey, est de parvenir à entretenir d'étroites relations avec les institutions d'enseignement de tous les pays où l'entreprise se trouve. « Quelque 25 des ces maisons d'enseignement parviennent ainsi à répondre à nos besoins », se félicite-t-il.

Au-delà des bonnes relations avec les maisons d'enseignement, M. Hachey ajoute que, pour parvenir à remporter « la course aux talents », une entreprise doit se hisser parmi les employeurs de choix, ce que semble réussir Bombardier depuis trois ans, aux côtés, invariablement, de WestJet Airlines, de Calgary.

41 000 - L’industrie aéronautique québécoise emploie plus de 41 000 personnes, réparties dans quelque 200 entreprises concentrées surtout dans la grande région de Montréal.

Notre journaliste s'est rendu à Doha, à l'invitation du comité hôte de l'assemblée générale de l'IATA.

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