Malgré cette popularité croissante, la vente au détail sur le Web demeure négligée par les entreprises d'ici. Seulement 8 % des entreprises canadiennes font du commerce de détail en ligne, selon Statistique Canada.
À l'inverse, l'indice mensuel du CEFRIO révélait que 1,5 million d'internautes québécois ont acheté pour 328 millions de dollars de produits et services sur Internet en juillet, des hausses respectives de 64 % et de 4,5 %, par rapport à 2008. Le montant moyen des achats par personne a toutefois diminué, passant de 376 à 268 $ sur cette période.
Le commerce électronique semble bénéficier de la récession, parce qu'il aide les consommateurs à réaliser des économies. " En période d'instabilité économique, les Québécois tirent profit d'Internet ", souligne Philippe Le Roux, président de VDL2, partenaire du CEFRIO dans la réalisation de l'étude.
Un outil mal compris ?
Le désintérêt des entreprises d'ici envers le commerce en ligne tient à un problème de perception de la part des dirigeants, croit Jean-François Renaud, associé d'Adviso Conseil, une agence de stratégie Web de Montréal. Plusieurs d'entre eux perçoivent à tort Internet comme étant uniquement un outil publicitaire, dit-il.
" Un site Web, ce n'est pas comme une campagne publicitaire : on n'en calcule pas l'effet qu'à court terme. "
D'autres entreprises qui surfent sur la popularité du commerce en ligne peuvent voir leurs revenus augmenter.
M. Renaud cite en exemple Yves Rocher et Renaud-Bray, deux sociétés qui réalisent une bonne partie de leurs ventes sur leur site Internet. " Renaud-Bray réalise plus du quart de son chiffre d'affaires sur Internet, et pourtant, elle possède un solide réseau de librairies au Québec ", précise M. Renaud.