L'économie cubaine dans une impasse ?

Publié le 28/07/2009 à 00:00

L'économie cubaine dans une impasse ?

Publié le 28/07/2009 à 00:00

Par Olivier Schmouker

«La question n'est plus de scander des slogans comme 'La patrie ou la mort', 'À bas l'impérialisme' ou encore 'Nous souffrons du blocus'. La terre est là, qui attend nos efforts. Voyons si nous nous mettons au travail ou pas, si nous produisons ou pas, si nous tenons parole», a dit celui qui a succédé à son frère aîné Fidel Castro en février 2008, en martelant son pupitre.

Pour commencer, Raul Castro a exhorté ses compatriotes à se lancer résolument dans le programme de redistribution des terres d'Etat en jachère. L’objectif? Cultiver des fruits et des légumes, et donc atténuer les continuelles pénuries de vivres.

L'Etat cubain a commencé l'an dernier à redistribuer les terres en jachère à des coopératives et à des agriculteurs indépendants. Depuis le lancement de ce programme, 82 000 candidats ont obtenu quelque 690 000 hectares, soit 40% des terres d'État en jachère.

Coupures d’électricité, fermetures d’usines, etc.

Ensuite, Raul Castro a signalé que le conseil des ministres allait se réunir ces prochains jours pour examiner l’impact de la crise mondiale sur l’économie cubaine, et «surtout la baisse importante des revenus provenant des exportations».

Ses concitoyens doivent par conséquent s’attendre à une nouvelle période de restrictions des dépenses de l’État. Ils pâtissent déjà de coupures d’électricité quotidiennes pour économiser l’énergie, de fermetures périodiques d’usines et de services réduits dans les transports en commun.

Raul Castro était allé jusqu’à décréter le gel des avoirs des entreprises étrangères dans les banques cubaines. Mais, cette mesure a été partiellement annulée, des entrepreneurs ayant menacé de cesser toutes leurs affaires avec Cuba.

Un régime impossible à réformer ?

Nombre de Cubains avaient espéré voir leur quotidien s’améliorer avec l’arrivée au pouvoir d’un autre homme que Fidel Castro. Des espoirs maintenant déçus…

C’est que l’économie cubaine s’est brutalement détériorée depuis l’avènement de Raul Castro. La principale réforme de ce dernier a consisté à redistribuer les terres de l’État en jachère, et voilà qu’il entend juste poursuivre dans la même veine, sans plus.

Est-ce à dire que le régime cubain est impossible à réformer? Ou bien que cela ne peut être fait par un dirigeant de 78 ans toujours en tenue de révolutionnaire? Seul l’avenir le dire.

Mais, un détail dans le discours de Raul Castro donne matière à réflexion : il n'a pas critiqué explicitement les Etats-Unis ni leur président Barack Obama comme étant la source des problèmes de Cuba, mais brièvement dénoncé les dégâts causés par le «blocus», selon le terme employé par La Havane pour désigner l'embargo commercial imposé depuis 47 ans par Washington. Comme si une porte venait de s’entrouvrir pour de prochains changements concertés…

Avec PC et AFP.

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