Fini la nostalgie, demande le PDG de Bombardier


Édition du 28 Octobre 2017

Fini la nostalgie, demande le PDG de Bombardier


Édition du 28 Octobre 2017

Thomas Enders, président et chef de la direction d'Airbus. Photo: Éric Carrière - Cosmos Image

Les sentiments de nostalgie n'ont plus leur place au Québec. Plutôt que de regretter la prise de contrôle de la CSeries par Airbus, les Québécois devraient au contraire en être fiers. C'est du moins le message que le président et chef de la direction de Bombardier, Alain Bellemare, a tenté de communiquer le 20 octobre, à l'occasion d'une conférence organisée par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM). M. Bellemare y partageait la tribune avec son homologue, Thomas Enders, président et chef de la direction d'Airbus, le conglomérat européen qui a récemment hérité du contrôle de la gamme d'avions CSeries, de Bombardier.

« Nous devrions être fiers de ce que l'on a réalisé. Fiers de l'avion spectaculaire que nous avons développé (...) Fiers enfin qu'une entreprise comme Airbus ait accepté de se joindre à notre programme », a déclaré M. Bellemare devant un auditoire d'environ 500 personnes. La réalité, a-t-il expliqué, est que Bombardier avait « besoin de ressources supplémentaires afin que nos investissements puissent prendre leur envol. C'est pourquoi je pense que l'on devrait mettre de côté les éléments de nostalgie et regarder le positif. Nous sommes en train de nous donner les outils pour faire de ce programme un grand succès (...) Un succès dont les Québécois et les Canadiens seront fiers. »

Le contrôle à Airbus

De son côté, le grand patron d'Airbus n'a pas caché sa satisfaction d'accueillir la nouvelle gamme d'avions de Bombardier dans son catalogue. « En plus d'avoir la capacité de vendre cet appareil, nous aurons les moyens de stabiliser et de renforcer l'industrie aéronautique québécoise. Nous allons travailler fort pour que les fournisseurs québécois puissent profiter d'un meilleur accès à nos contrats et ainsi dynamiser encore davantage les relations que nous avons déjà avec l'industrie canadienne. »

Le soir du 16 octobre, les représentants de Bombardier et du gouvernement du Québec ont annoncé avoir cédé le contrôle du programme CSeries au géant Airbus. Selon les termes de cette entente, Airbus hérite d'une participation de 50,01 % dans la CSeries, tandis que Bombardier se voit accorder 31 % et Investissement Québec, 19 %.

À la création de la société chapeautant le projet en 2015, la participation de Bombardier dans la CSeries s'élevait à 50,5 % et celle de Québec, à 49,5 %. À la faveur d'injection de nouveaux capitaux par Bombardier depuis, la part de Québec avait fondu à quelque 38 %.

Des emplois aux États-Unis

Forte d'une présence mondiale et d'un vaste réseau de fournisseurs, Airbus saura réduire les coûts de production, rassurer les clients qui s'inquiétaient de la solidité financière de Bombardier et ainsi doubler les perspectives de vente de la CSeries, a soutenu M. Bellemare. Ce dernier s'est aussi félicité au passage d'avoir réussi à attirer au Québec un donneur d'ordre de l'envergure d'Airbus. « Une chance », estime-t-il, qui pourrait profiter au Québec, aux fournisseurs d'ici et aux travailleurs.

Questionné sur le taux d'emploi qui sera maintenu à Mirabel, où sont actuellement assemblés les avions de la CSeries, les deux PDG ont rappelé une clause voulant que le principal lieu de production de l'appareil demeurera au Québec jusqu'en 2041, soit pour encore 24 ans.

Certes, des emplois liés à la gamme CSeries seront créés aux installations d'Airbus à Mobile, en Alabama, a reconnu M. Enders, avant de se réjouir de pouvoir ainsi répondre à la nouvelle obsession (America first) de l'administration Trump. Ces installations américaines pourraient, à terme, embaucher quelque 5 000 travailleurs.

Le président d'Airbus a du même coup cherché à se montrer rassurant. Les emplois créés aux États-Unis ne se feront pas au détriment de ceux d'ici, a-t-il expliqué « Nous n'enlèverons pas d'emplois au Canada. La même inquiétude s'était présentée en Europe lorsque nous nous sommes implantés en Asie. Les gens ont fini par comprendre qu'au contraire, l'ouverture de ces usines nous permettait de demeurer concurrentiels ».

Sky is not the limit

Est-ce que l'engagement d'Airbus par rapport au Québec est suffisamment élevé pour que l'avionneur en vienne à décider d'assembler à Montréal ou à Mirabel d'autres modèles Airbus ?, a demandé Michel Leblanc, président et chef de la direction de la CCMM. Évitant d'en prendre l'engagement formel, le grand patron d'Airbus a répondu : « Sky is not the limit. Tout est possible. Commençons d'abord par la CSeries. On verra par la suite. »

Qu'adviendra-t-il de la participation de Bombardier dans la CSeries au-delà de 2024 ? Sur ce point, M. Enders s'est montré beaucoup moins affirmatif qu'Airbus l'avait été au cours des derniers jours. Jusque-là, Airbus soutenait qu'elle ne tarderait pas à prendre le contrôle total du programme.

Pour sa part, M. Bellemare a précisé que l'objectif de Bombardier était de demeurer impliqué dans le programme aussi longtemps que possible, mais que si, d'aventure, les choses devaient se passer autrement, « la CSeries aura au moins réussi à attirer un nouveau maître-d'oeuvre au Québec ».

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