Bombardier: Québec n'investira pas davantage... pour l’instant

Publié le 30/10/2015 à 13:17

Bombardier: Québec n'investira pas davantage... pour l’instant

Publié le 30/10/2015 à 13:17

Jacques Daoust, ministre québécois de l’Économie, de l’innovation et des Exportations.

Un milliard de dollars américains et pas un sous de plus. C’est tout ce que le gouvernement du Québec investira pour venir en aide à Bombardier et son programme d’avion CSeries. Pour l’instant du moins…

C’est en tous cas ce que Jacques Daoust, ministre de l’Économie, de l’innovation et des Exportations, a expliqué hier en marge d’une conférence de presse organisée conjointement par Bombardier et le gouvernement du Québec.

Québec a annoncé hier sa décision d’investir 1 G$US dans Bombardier afin de l'aider à compléter le développement de sa nouvelle gamme d’avions commerciaux CSeries, dont les dépassements de coût ont gravement fragilisé la santé financière de l’ensemble de l’entreprise.

Par le biais d'Investissement Québec (IQ), Québec possédera 49,5% d'une société en commandite qui regroupera les actifs, passifs et obligations de la CSeries. En échange, Bombardier - qui détiendra 50,5% de la société – s’engage à maintenir son siège social au Québec, ainsi que d'autres activités liées au programme CSeries pour les 20 prochaines années.

Le président de Bombardier, Alain Bellemare, a confirmé hier que la livraison de ses premiers appareils débuteront en 2016 et que d’ici 2020, l’entreprise devra encore investir quelque 2 G$US dans le développement et la mise en service de sa nouvelle gamme d’appareils. Mais d’autres sommes pourraient être nécessaires.

Que ferait alors le gouvernement? Québec, devenu partenaire de cette aventure, serait-il tenu d’investir d’avantage. «Non», répond le ministre Daoust.

Selon ce dernier, le protocole d’entente liant le gouvernement à Bombardier prévoit que Québec ne sera pas appelé à investir plus d’argent. Et avant que chacun des deux versements de 500 M$US soient versés, les 1er avril et 30 juin 2016, «Bombardier devra faire la preuve qu’il a les liquidités suffisantes pour terminer le programme», a déclaré le ministre.

Ne jamais dire «jamais»

En principe, souligne le ministre, le gouvernement n’aura pas à investir plus d’argent. Mais d’un même souffle, il a refusé de s’engager à ne plus investir dans l’entreprise.

«Vous comprendrez qu’on ne dit jamais jamais. Imaginons que l’industrie (aérospatiale) ait besoin qu’on intervienne, ou encore que (Bombardier) veuille faire une acquisition ou s’engager dans un autre programme. Je ne veux pas spéculer là-dessus. Mais ce que je vous dis est que le protocole (actuel) ne prévoit pas d’autres investissements.»

De son côté, Bombardier a vanté l’apport du gouvernement et l’impact qu’aura cet investissement dans la confiance des clients en leur programme. «Nous sommes en discussion avancée avec une demi douzaine de compagnie aérienne, a confié en entrevue son président Alain Bellemare. Il ne faut pas sous-estimer l’importance de cet apport du gouvernement dans la confiance de nos clients.»

Ce dernier confirme avoir entrepris des discussions similaires avec le gouvernement fédéral, sans que ces dernières n’aient encore abouti sur des résultats concrets. La campagne électorale terminée, ces démarches pourraient aboutir dans les prochains mois ou semaines.

«C’est du capital de risque. On peut donc percevoir la situation comme une situation risquée, a reconnu le ministre Daoust, en conférence de presse. (…) Mais qu’est-ce qui serait le plus risqué; le faire (l’investissement) ou ne pas le faire? (…) C’est vrai que ça pourrait aller dans les deux directions. On pourrait perdre ou gagner. Pour notre part, on choisit d’évaluer la situation de façon positive.

Le carnet du CSeries compte actuellement 243 commandes fermes et 360 options et démonstrations d’intérêt pour ces appareils. Le programme occupe actuellement quelque 1 700 travailleurs et pourrait grimper à 3 500 au plus forte de sa production, incluant les installations de Belfast.

Peu après 13h00 le 30 octobre, l'action de Bombardier avait progressé de 4,51% à la Bourse de Toronto, se négociant à 1,39$. La veille,  l'action de Bombardier a chuté de 0,28$, ou de 17,39%. Depuis le début de 2015, la valeur de son action a reculé de 66,3%. 

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