Air Canada a connu un trimestre marqué par la stabilisation de sa position. Photo : Air Canada

Même s’il a réalisé un bénéfice de 277 M$ au troisième trimestre, Air Canada estime que l'industrie évolue toujours dans les pires conditions jamais connues par le transporteur et qu’il n’y aura pas de véritable reprise avant 12 à 18 mois.

Ceci étant dit, les résultats du dernier trimestre encouragent la direction du transporteur aérien puisqu’ils contrastent avec la perte de 132 M$ subie un an auparavant. Ce gain de 2009 repose toutefois principalement sur un gain de change de 295 M$.

L'écart d'une année à l'autre s'explique aussi par le fait qu'au troisième trimestre de 2008 les chiffres tenaient compte d'une perte de change de 87 millions $.

Par action, le bénéfice de la période de trois mois terminée le 30 septembre dernier est de 2,44 $, contre 1,32 $ pour la perte du trimestre correspondant de l'exercice 2008. La compagnie a aussi présenté un résultat par action ajusté, soit une perte de 19 cents, calculé sans tenir compte du gain de change de 295 millions $ ni d'un gain de 1 million $ réalisé sur des actifs au troisième trimestre de 2009.

Les revenus d'exploitation d'Air Canada se sont pour leur part établis à 2,67 milliards $ au troisième trimestre de 2009, en baisse de 405 millions $ par rapport à ceux de 3,08 milliards $ enregistrés un an plus tôt.

Un point tournant

«Le troisième trimestre de 2009 s'est révélé être un point tournant pour Air Canada, a affirmé Calin Rovinescu, président et chef de la direction, en commentant les résultats. Nous y avons conclu une série d'opérations qui ont permis à la société de se stabiliser et de consolider sa position pour mieux négocier les difficiles virages amenés par une conjoncture toujours marquée au coin de la morosité.»

«Malgré une pareille toile de fond, je n'en reste pas moins encouragé par le bénéfice d'exploitation de 68 M$ que nous avons réalisé au troisième trimestre. Certes, notre chiffre d'affaires s'est replié, comme celui, du reste, d'à peu près toutes les autres compagnies aériennes, mais nous sommes quand même parvenus à atténuer son déclin par des mesures de stimulation du trafic, d'accroissement de nos revenus et de réengagement de nos clients», ajoute M. Rovinescu.

Trois priorités pour la reprise

Devant ce contexte difficile, Air Canada s’est donné trois grandes priorités. Ainsi, le transporteur entend ramener ses coûts unitaires à des «niveaux plus compétitifs». Les initiatives visant à accroître le chiffre d'affaires et à réduire les coûts permettront, selon les prévisions d’Air Canada, de réaliser 50 M$ en 2009 et au total 250 M$ en 2010 (dont 145 M$ ont été réalisés) et 500 M$ en 2011 (dont 175 M$ ont été réalisés).

En deuxième lieu, Air Canada cherchera à prendre de l'expansion à l'international en consolidant son réseau international et en resserrant ses principales alliances.

La troisième priorité du transporteur est de changer la culture même de la compagnie. Sur ce point, M. Rovinescu en fait une affaire personnelle. «C'est là un objectif de taille pour une entreprise aussi grosse et diversifiée que la nôtre. Nous avons déjà commencé à simplifier nos façons de faire et à encourager les gens à passer à l'acte, en mettant l'accent sur les principes de propriété, d'entreprenariat, de leadership et de flexibilité».