La fréquence de livraison du courrier dans les régions urbaines du pays sera réduite à trois fois par semaine en raison des grèves tournantes des employés de Postes Canada, a annoncé la société d'État mercredi.

Dans la plupart des zones urbaines où la livraison est effectuée par des facteurs, les lettres seront distribuées les lundis, mercredis et vendredis seulement.

La baisse importante du volume de courrier et la tenue de grèves tournantes justifient cette décision, a déclaré Postes Canada dans un communiqué.

La société soutient que ses volumes quotidiens de courrier ont chuté de 50 pour cent depuis que le syndicat a déclenché des grèves tournantes le 3 juin. Cela aurait entraîné une baisse marquée des recettes et obligé Postes Canada

à trouver des moyens de réduire ses coûts.

Le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) remet en cause ces affirmations.

La présidente de la section locale du STTP à Edmonton, Bev Ray, a affirmé mercredi que la circulation du courrier était maintenue et que la baisse constatée n'était pas de 50 pour cent.

Elle a ajouté que les grèves étaient tournantes pour éviter, justement, que le public ne subisse trop de désagréments.

La responsable syndicale a cependant admis que le nombre de colis expédiés était moins élevé qu'à l'habitude. Les paquets qui sont envoyés malgré tout sont redirigés vers le service Purolator, dont Postes Canada possède la majorité des parts.

En vertu des changements annoncés par Postes Canada, la plupart des petits colis et des documents seront également livrés trois jours par semaine. Les articles prioritaires devraient être distribués toute la semaine.

La livraison aux boîtes aux lettres rurales et communautaires se poursuivra cinq jours par semaine, là où le service est fourni par les facteurs ruraux et suburbains. Ceux-ci sont en effet soumis à une convention collective différente de celle des employés urbains.

Les heures d'ouverture des bureaux de poste et l'accès aux boîtes postales demeurent les mêmes. La livraison des colis sera également maintenue.

Postes Canada rappelle que ses opérations sont financées par les recettes générées par ses produits et services, et non par l'argent des contribuables. Le gouvernement du Canada lui a conféré le mandat de demeurer autonome sur le plan financier.

Mme Ray a quant à elle affirmé qu'il n'y avait pas eu de développements récents en vue d'un règlement du conflit. Elle a souligné que les dirigeants nationaux du syndicat devraient décider du maintien éventuel des grèves tournantes, sans quoi une grève générale pourrait être envisagée.

Postes Canada pourrait aussi décider de décréter un lock-out, a indiqué Mme Ray.