NewLeaf: doutes généralisés à l'égard du nouvel ultra low cost canadien

Publié le 07/01/2016 à 15:45

NewLeaf: doutes généralisés à l'égard du nouvel ultra low cost canadien

Publié le 07/01/2016 à 15:45

Photo: NewLeaf Travel

Un grand scepticisme entoure le lancement de NewLeaf Travel, cette nouvelle société aérienne ultra low cost, inaugurée hier à Winnipeg.

De façon générale, les analystes ont accueilli le lancement de ce nouveau transporteur avec précaution, rappelant que si NewLeaf risque à court terme de faire de l’ombre Air Canada (Tor., AC) et WestJet Airlines (Tor.,WJA), sa survie est loin d’être assurée à plus long terme.

La nouvelle société à très bas prix prévoit offrir des vols à partir de sept aéroports canadiens à compter du 12 février prochain. Ces villes comprennent Halifax, Hamilton (Toronto), Regina, Saskatoon, les villes britanno-colombiennes d'Abbotsford et de Kelowna, ainsi que Winnipeg, où est établie la société.

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NewLeaf adopte un modèle d’affaires similaire à celui déjà utilisé depuis des années par des transporteurs comme Spirit Airlines, Frontier Airlines et Allegiant Travel aux États-Unis. Au tarif promotionnel de 89$ pour un aller simple, les passagers doivent prévoir des frais supplémentaires pour leurs bagages de cabine, pour la réservation d’un siège particulier et pour le service de boissons en vol.

L’analyste David Tyerman, de Canaccord Genuity, s’inquiète que les ressources financières de l’entreprise puissent ne pas suffire pour résister pendant une longue période aux assauts de la concurrence.

L’histoire récente de l’industrie, rappelle-t-il, ne manque pas d’exemples de nouveaux transporteurs morts au combat, malgré toute leurs bonnes intentions. Pour mémoire, ce cimetière du ciel comprend Canada 3000 (1988-2001), Jetsgo (2001-2004), Roots Air (2000-2001), Zoom (2002-2008) et CanJet, qui a fini par rendre les armes à la fin de 2015.

Ben Cherniavsky, analyste chez Raymond James, voit cette nouvelle concurrence d’un mauvais oeil, déjà qu’on remarque depuis cet automne d’un ajout de capacité de la part de ces transporteurs. Dans une analyse le 7 janvier, il dit craindre que le contexte concurrentiel se détériore à court terme, même si les chances de survie de Newleaf paraissent faibles à long terme.

Enfin, l’analyste Cameron Doerksen, de la Financière Banque nationale, estime pour sa part que l’impact initial de ce nouveau venu risque d’avoir peu de conséquences sur la concurrence, en raison du peu de fréquence offerte par le transporteur.

Disposant d’une flotte limitée initialement à celle de son partenaire Flair Airlines (cinq Boeing 737-400s), NewLeaf offrira pour commencer qu’une ou deux liaisons par semaine entre chacune des villes qu’il entend desservir, réduisant d’autant son impact sur l’offre plus régulière de transporteurs tels Air Canada et WestJet.

Cette faible fréquence l’empêche d’attirer une forte clientèle d’affaires, et le limite pour l’heure au marché des passagers d’agréments, qui seront surtout attirés par les tarifs bas offerts par le nouveau venu.

Enfin, l’analyste de la Financière Banque nationale estime que le transporteur n’aura guère le choix de s’ouvrir éventuellement à l’offre de destinations soleil s’il entend «demeurer viable à l’année longue».

Cette avenue forcerait cependant NewLeaf à se mesurer à une compétition encore plus féroce, composée non seulement de WestJet et Air Canada, mais également de tours opérateurs canadiens comme Transat et Sunwing.

À cette concurrence locale s’ajouterait en plus celle des ultra low cost américains, opérant dans un nombre important d’aéroports américains qui bordent la frontière canadienne, d’un océan à l’autre.

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