Les véhicules électriques sont peu sécuritaires

Publié le 12/07/2008 à 00:00

Les véhicules électriques sont peu sécuritaires

Publié le 12/07/2008 à 00:00

Par Les Affaires

D'abord, parce que la ministre Julie Boulet lui a commandé une Zenn - " elle la veut bleue ! " - mais surtout, parce que le projet pilote s'applique à toute la province, alors que le dirigeant s'attendait à une autorisation dans une ou deux villes.

Même si elle est assemblée à Saint-Jérôme, la petite voiture électrique ne pouvait pas, jusqu'à présent, circuler au Canada. Transports Canada a en effet déconseillé la circulation de ces véhicules à basse vitesse (VBV), recommandant de les confiner à des bases militaires ou des campus universitaires.

Chez Nemo (pour Neighbourhood Electric Mobility Zero), à Sainte-Thérèse, les chaînes de montage ne commenceront l'assemblage de petites camionnettes électriques qu'à l'automne. Le directeur général, Jacques Rancourt, estime qu'il en vendra 700 au cours de la première année. À plein régime, l'usine devrait produire 10 000 Nemo par an.

Selon M. Rancourt, près de 450 municipalités québécoises seront intéressées par ce véhicule qui ne roule qu'à 40 km/h, mais qui dispose d'une autonomie électrique de 115 kilomètres - " parfaite pour les travaux urbains ", dit-il.

Le directeur soutient par ailleurs que le prix de base du véhicule - 25 000 $ - est amorti en deux ans par les économies en carburant.

Contrairement à la Zenn, dont le châssis vient d'Europe, la Nemo est entièrement dessinée et conçue au Québec, indique M. Rancourt. Ce dernier dit vouloir d'abord miser sur le marché québécois, mais se donne un an pour ensuite attaquer le marché américain.

Des véhicules de niche peu sécuritaires

De son côté, Gilles Allard estime pouvoir écouler 300 Zenn au Québec dès la première année. Pour le moment, pas question d'implanter un réseau de distribution, mais une salle d'exposition pourrait être aménagée à l'usine de Saint-Jérôme. Depuis les débuts officiels de la Zenn, il y a deux ans, à peine 325 exemplaires ont été livrés, exclusivement à des clients américains. Actuellement, l'usine peut assembler cinq voitures par jour. Advenant une forte demande québécoise, la cadence pourrait augmenter à 35 véhicules par jour.

La réaction des Québécois est d'ailleurs sous la loupe du ministère des Transports dans le cadre de son projet pilote. " Notre défi est que l'intérêt des citoyens se traduise par suffisamment de VBV électriques sur nos routes et que l'évaluation du projet pilote soit concluante ", dit Stéphanie Cashman-Pelletier, de Transports Québec.

Les experts tempèrent ces ardeurs. " Ces véhicules sont des produits de niche. Si on vend 50 ou 100 Zenn dans la province, ça sera beau ", dit Pierre Tison, directeur de l'Institut du transport avancé du Québec. L'engin, qui coûtera environ 16 000 $, ne dépasse pas 40 km/h; chaque recharge dure huit heures et ne permet de parcourir que 60 kilomètres. De plus, la Zenn est peu sécuritaire. " En cas de collision latérale, la Zenn n'aura pas beaucoup de chances ", dit Michel Gou, qui, depuis 35 ans, dirige une équipe de sécurité routière à l'École Polytech- nique de Montréal. " Les VBV ne respectent aucune des normes applicables aux autres véhicules. " Si les autres autos doivent se conformer à une quarantaine de normes de Transports Canada (pare-chocs, protection des occupants et ancrage des sièges, notamment), les VBV n'ont que deux attributs obligatoires : des ceintures de sécurité et un numéro d'identification.

Une technologie fiable, mais centenaire

La plupart des véhicules hybrides, qui fonctionnent tantôt à l'essence tantôt à l'électricité, utilisent des piles au nickel. Ceux de la prochaine génération rouleront avec des piles au lithium-ion. Les VBV, eux, se contentent d'une technologie qui date : les piles au plomb.

" Ces batteries au plomb sont similaires à celles qui se trouvent dans nos voitures. Ce type de pile existe depuis plus d'un siècle ", dit Lindsay Brooke, rédacteur en chef de la publication de la Society of Automotive Engineers.

" Certes, elles sont fiables, coûtent peu cher et sont facilement recyclables. Par contre, elles ont une autonomie réduite : elles emmagasinent peu d'énergie et sont lentes à recharger. "

À l'opposé, les piles au lithium promettent d'être plus légères et plus puissantes . " Le lithium, c'est le prochain big bang dans l'industrie. Tout le monde y travaille, et le mot d'ordre n'est pas si, mais bien quand. "

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