Les cargos pourront faire le plein de GNL dans les ports de Montréal et de Québec

Offert par Les Affaires


Édition du 14 Janvier 2017

Les cargos pourront faire le plein de GNL dans les ports de Montréal et de Québec

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Édition du 14 Janvier 2017

Par François Normand

Les ports de Montréal et de Québec pourraient bientôt offrir du gaz naturel liquéfié en guise de carburant aux cargos qui accostent chez eux.

EXCLUSIF - Le fleuve Saint-Laurent deviendra bientôt une «route bleue». Les ports de Montréal et de Québec sont en «discussions» avec Gaz Métro pour offrir du gaz naturel liquéfié (GNL) aux cargos bi-carburant (GNL et diesel).

Gaz Métro fournira le GNL à partir de son usine de liquéfaction, de stockage et de regazéification située à Montréal. L'usine fournit déjà du GNL pour le traversier F.-A. Gauthier, qui relie Matane à Baie-Comeau, la mine de diamant Renard de Stornoway et pour des clients en Nouvelle-Angleterre.

«Nous espérons livrer du GNL dans ces deux premiers ports au courant du premier semestre de 2017», affirme David Vincent, directeur du développement des affaires et énergies renouvelables chez Gaz Métro.

Joints par Les Affaires, les ports de Montréal et de Québec se sont limités à dire qu'ils avaient des «discussions» avec Gaz Métro afin d'offrir ce carburant qui est moins polluant et qui émet moins de gaz à effet de serre (GES) que le diesel.

Nouveau plafond pour les émissions de soufre

Ce projet survient dans un contexte où les cargos devront bientôt réduire la teneur en soufre de leurs émissions dans les zones d'émissions contrôlées - on en retrouve dans la mer Baltique et la mer du Nord ainsi que sur la côte Est de l'Amérique du Nord.

En 2020, l'Organisation maritime internationale (OMI) - l'autorité responsable de réglementer les transports maritimes internationaux - imposera un nouveau plafond mondial afin de réduire la teneur en soufre du carburant utilisé par les bateaux.

Plusieurs ports dans le monde offrent déjà un service d'approvisionnement en GNL. C'est le cas de ceux d'Amsterdam, d'Anvers et de Singapour.

De plus en plus de transporteurs maritimes ont des cargos bi-carburant (ils sont moins polluants et moins énergivores, en plus de réduire la facture énergétique), tandis que plusieurs autres en ont commandé.

C'est le cas du Groupe Desgagnés, un transporteur de Québec, qui exploite une flotte de 18 navires sillonnant les océans Arctique et Atlantique, y compris la desserte maritime de la Moyenne et de la Basse-Côte-Nord.

«Nous avons commandé quatre navires qui nous seront livrés au courant de l'année», précise Claude Dumais, vice-président exécutif opérations et projets spéciaux au Groupe Desgagnés. Il s'agit d'un alsphaltier et de trois navires pétrochimiques.

L'entreprise a déboursé environ 200 millions de dollars canadiens l'unité, soit un prix de 15 à 20 % plus élevé que le coût d'un navire carburant uniquement au diesel.

Pierre-Olivier Pineau, spécialiste en énergie à HEC Montréal, salue ce projet de route bleue sur le Saint-Laurent, en soulignant que le transport maritime commence à consacrer des efforts afin de réduire ses émissions de polluants atmosphériques et de GES.

«C'est le dernier secteur où les normes environnementales commencent à s'appliquer, alors que l'industrie automobile s'y soumet depuis longtemps», dit-il.

Pour l'instant, Gaz Métro n'est pas capable d'évaluer la portion que représenteront les nouveaux volumes de GNL destinés aux ports de Montréal et Québec par rapport à ses volumes actuels. Malgré tout, l'entreprise indique que ces futures livraisons ne représentent pas un enjeu d'approvisionnement, car elle a investi 120 millions de dollars (incluant une participation de 50 M$ d'Investissement Québec) pour tripler les capacités de production de son usine de Montréal.

C'est un transporteur spécialisé qui livrera du GNL aux ports de Montréal et de Québec. Plusieurs entreprises offrent ce service, dont Gaz Métro Solution Transport (une division de Gaz Métro) ou Servitank (une division du Groupe Somavrak).

Il faut entre 6 et 10 camions-citernes pour ravitailler un cargo moyen. Les citernes se connecteront directement aux réservoirs des navires pour les approvisionner, une opération qui peut prendre environ trois heures, selon Gaz Métro.

Pour atteindre les objectifs de l'OMI, les navires peuvent également installer des filtres sur leurs cheminées ou consommer du diesel à faible teneur en soufre. Le GNL est toutefois de loin l'option la plus efficace, selon Pierre-Olivier Pineau.

Par rapport au diesel, le GNL permet de réduire jusqu'à 25 % les GES, jusqu'à 70 % les émissions d'oxyde d'azote (NOx) et jusqu'à 99 % celles d'oxyde de soufre (SOx), selon Gaz Métro. Le gaz naturel élimine également jusqu'à 90 % des particules fines.

→ 25% : Réduction des GES émis par les cargos qui carburent au gaz naturel liquéfié plutôt qu'au diesel. Source : Gaz Métro

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