Implanter un réseau de bus électriques, un casse-tête à Québec et à Montréal


Édition du 23 Août 2014

Implanter un réseau de bus électriques, un casse-tête à Québec et à Montréal


Édition du 23 Août 2014

Par Céline Gobert

Le Réseau de transport de la Capitale (RTC), à Québec, ne reconduira pas le projet pilote des Écolobus.

Bus mal adaptés aux conditions climatiques de Québec et de Montréal, autonomie de leurs batteries limitée, financement à revoir... Ce n'est pas si facile d'implanter un réseau de bus électriques au Québec !

Le Réseau de transport de la Capitale (RTC), à Québec, ne reconduira pas le projet pilote des Écolobus, fabriqués par une entreprise italienne, dans le Vieux-Québec.

Pour sa part, la Société de transport de Montréal (STM) repense sa stratégie après l'essai du bus à propulsion électrique de l'entreprise chinoise Build Your Dreams, effectué dans l'arrondissement Ahuntsic- Cartiervielle en avril dernier.

Autonomie réduite

Sur le papier, l'autonomie du bus chinois semble élevée : 240 kilomètres par mise en charge, ce qui correspond à près de 80 % de la moyenne des circuits quotidiens d'autobus des grandes villes, indique le site de la STM.

Mais lorsque, tous les deux coins de rue, les portes du bus s'ouvrent pour laisser entrer ou sortir des passagers, le bus puise dans l'énergie des batteries et l'autonomie diminue alors sensiblement.

«Ce qu'il faudrait, c'est mieux isoler nos bus, dit François Chamberland, directeur exécutif des services techniques de la STM. Pour chauffer, il faudrait utiliser du carburant qui ne puise pas dans l'énergie, comme le biodiesel, ou un chauffage d'appoint.»

«À Québec, le vrai défi, ce sont les côtes ! On consomme beaucoup d'énergie à les monter», souligne Alain Mercier, directeur général du RTC.

Si l'on ajoute aux pentes l'humidité, l'eau et la neige, le bus, qui peut circuler pendant 12 heures sans avoir besoin de recharger ses batteries dans les rues de Rome, ne tient que 8 heures à Québec.

Pour maintenir le service, il faudrait recharger les batteries au cours de la journée ou en chemin grâce à la technique du «biberonnage». Celle-ci permet de recharger l'autobus à chaque arrêt du véhicule, par induction au niveau du sol, au moyen d'un champ électromagnétique. Néanmoins, cette technique nuirait à la qualité du service, affirme François Chamberland. «Les gens veulent surtout de la rapidité. On ne peut pas s'arrêter pour recharger le bus six minutes par heure.»

Il faut dire que la STM et le RTC ne sont que les exploitants des réseaux. Ils sont donc tributaires des fournisseurs et de leurs avancées technologiques. Le marché des bus électriques n'est pas un marché énorme ; attendre les ajustements technologiques nécessaires peut prendre du temps.

Pour développer la technologie de batterie, il faudrait que les entreprises et les gouvernements investissent. Mais personne ne semble vraiment intéressé. «Ce n'est pas la ruée vers ce type d'investissement, où le rendement peut être long», indique M. Chamberland.

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