«Il m'en coûte plus de 25 000 $ pour former un technicien» - Richard Vigneault, propriétaire de la concession Vigneault Automobiles Chrysler Fiat, à Sept-Îles


Édition du 19 Mars 2016

«Il m'en coûte plus de 25 000 $ pour former un technicien» - Richard Vigneault, propriétaire de la concession Vigneault Automobiles Chrysler Fiat, à Sept-Îles


Édition du 19 Mars 2016

Par Claudine Hébert

«Il m'en coûte plus de 25 000 $ pour former un technicien» - Richard Vigneault, propriétaire de la concession Vigneault Automobiles Chrysler Fiat, à Sept-Îles.

Richard Vigneault dirige sa concession automobile depuis trois décennies à Sept-Îles. Outre les mouvements économiques qui influencent le développement de la Côte-Nord et les achats des consommateurs, le recrutement de la main-d'oeuvre est le plus grand défi de ce concessionnaire, plus particulièrement du côté du service aux propriétaires de véhicule.

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Les Affaires - Comment expliquez-vous que le recrutement de mécaniciens soit devenu un tel défi ?

Richard Vigneault - D'abord, ce ne sont plus seulement des mécaniciens : on les appelle désormais des techniciens. À l'exception des changements d'huile, des changements de freins et des changements de pneus, la plupart des autres réparations d'un véhicule relèvent aujourd'hui de connaissances électroniques en constante évolution. Les voitures sont maintenant équipées d'au moins 3, voire jusqu'à 16 modules de types d'ordinateurs. À moins qu'il ne s'agisse de réparations mineures, notre constructeur préfère qu'on change complètement l'unité plutôt que de la réparer.

L.A. - En quoi la nouvelle définition du métier de mécanicien rend-elle le recrutement plus difficile ?

R.V. - La profession se retrouve dorénavant en concurrence avec d'autres formations et emplois liés à l'électronique. Le cours de mécanique automobile traditionnel offert dans les centres de formation - qui peinent d'ailleurs à remplir leurs classes - ne suffit plus. Chaque constructeur automobile exige des techniciens de posséder des certifications spécifiques à leur enseigne et pour chaque champ de compétence.

L.A. - Comment réussissez-vous à combler vos besoins dans ce contexte ?

R.V. - Lorsqu'un jeune démontre de l'intérêt pour la profession, je commence par lui accorder un à trois mois d'essai. Si son intérêt grandit et qu'il est travaillant, je l'envoie au Centre de formation professionnelle [CFP] Wilbrod-Bherer, à Québec. C'est le CFP le plus près de Sept-Îles à offrir régulièrement de la formation sur mesure répondant aux directives de Chrysler.

L.A. - Combien coûte la formation d'un nouveau technicien ?

R.V. - Chaque concessionnaire Chrysler, selon le volume de ventes, doit verser un montant variant de 500 $ à 1 500 $ par mois dans un «pool» destiné à la formation du personnel. Chez nous, ce montant est de 1 500 $. La concession doit par la suite s'occuper des frais de déplacement et assumer l'absence de l'employé pendant la semaine que dure la formation. Il m'en coûte 25 000 $, répartis sur trois ans, pour former un maître technicien de niveau 3. Plusieurs concessionnaires en région discutent actuellement avec Chrysler pour que le constructeur mette à notre disposition un professeur prêt à se déplacer.

L.A. - Combien de techniciens employez-vous ?

R.V. - Actuellement, j'en ai six, dont deux certifiés de niveau 3. Les quatre autres sont en processus d'obtenir leur certification de niveau 2 dans tous les champs de compétence.

L.A. - Cette pénurie de main-d'oeuvre ne crée-t-elle pas un recrutement inter-concession ?

R.V. - C'est le cas. Je viens de recruter un technicien de niveau 3 chez GM. Malgré son haut degré de certification, il doit quand même suivre la formation Chrysler pour atteindre le niveau 3 du constructeur. Face à cette situation de pénurie de main-d'oeuvre, il arrive de plus en plus de voir des concessionnaires offrir des bonus de 5 000 $, voire de 10 000 $ à des techniciens déjà à l'emploi d'un concessionnaire d'un même constructeur pour les inciter à venir travailler pour eux.

L.A. - L'effervescence autour du Plan Nord vous a-t-elle nui ?

R.V. - J'ai été chanceux, je n'ai perdu qu'un bon technicien. C'était un finissant très allumé de la formation en mécanique lourde. Je n'ai malheureusement pas pu accoter le salaire qu'une grande minière lui offrait. En ce qui concerne les autres employés, j'ai réussi à les garder en leur faisant prendre conscience de leur qualité de vie, de l'horaire de jour qui leur permet d'être avec leur famille matin et soir. Et une augmentation de 3 $ de leur taux horaire a également été nécessaire pour les convaincre de rester chez Vigneault Automobiles.

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