É-U: les ventes de voitures vers un record depuis 15 ans

Publié le 05/01/2016 à 13:33

É-U: les ventes de voitures vers un record depuis 15 ans

Publié le 05/01/2016 à 13:33

Par AFP

(Photo: Shutterstock)

L'année 2015 devrait être un millésime record pour l'industrie automobile américaine, qui est en passe de réaliser ses meilleures ventes de voitures depuis 2000, de bon augure avant le salon annuel de Detroit le 11 janvier.

«2015 a été une année exceptionnelle pour l'industrie», résume Bill Fay, responsable de Toyota aux États-Unis.

Le «Big Three» (General Motors, Ford et Fiat Chrysler) ont fait état mardi de ventes historiques au mois de décembre.

Premier constructeur américain, GM (NY.,GM), qui a fait la veille de Mary Barra la première femme PDG d'un grand groupe automobile, a annoncé avoir vendu 290 230 véhicules le mois dernier, en hausse de 8% sur un an. Sur l'année, les quatre marques Chevrolet, Buick, GMC et Cadillac ont écoulé 3,1 millions de véhicules (+5%).

Ford (NY., F) pour sa part a écoulé 2,61 millions de véhicules en 2015, en hausse de 5%, un niveau plus vu depuis 2006. Sur le seul mois de décembre, les nouvelles immatriculations sont de 239 242 véhicules (+8%).

Fiat Chrysler a profité d'une demande accrue pour les SUV de la marque emblématique Jeep, pour vendre plus de 2 millions de véhicules aux États-Unis, en augmentation de 7%. Sur le mois écoulé, il a vendu 217 527 véhicules, en hausse de 13% sur un an, soit ses meilleures ventes de décembre depuis plus de 90 ans.

GM, Ford et Fiat Chrysler reflètent la renaissance et l'accélération du secteur automobile américain, après la déconfiture du secteur en 2009.

Les ventes des voitures de décembre aux États-Unis devraient s'établir à 1,69 million de nouvelles immatriculations tous constructeurs confondus, pronostique Edmunds.com.

En rythme annualisé et données corrigées des variations saisonnières, ce serait les meilleures ventes depuis quinze ans: elles ressortiraient dans une fourchette de 17,5 à 17,8 millions d'unités écoulées, contre 17,35 millions en 2000. 

«C'est remarquable de voir que l'industrie automobile clôture sa meilleure année six ans juste après la Grande Récession», commente l'analyste Jessica Caldwell.

Volkswagen plonge

Le plongeon des prix du pétrole, des taux d'intérêt bas et la solidité de la croissance économique américaine «facilitent l'achat direct ou en leasing d'une voiture», souligne-t-elle. L'industrie tire aussi profit du retour des entreprises et des administrations, après des années d'économies.

D'autres analystes font eux remarquer que les consommateurs veulent profiter de modèles de plus en plus performants et fiables offerts par une industrie en pleine mutation (voitures connectées, autonomes, électriques...).

Dans ce contexte, les SUV, crossover et les pickups (camionnettes à plateau), qui génèrent des marges importantes pour les constructeurs, sont les locomotives des ventes: Les pickups ont par exemple représenté un peu plus de 30% des ventes annuelles de GM.

«Le plus significatif c'est que les bénéfices sont à des niveaux record, ce qui signifie que quasiment tous les constructeurs sont en meilleure santé financière qu'en 2000», affirme Michelle Krebs chez Autotrader.

L'embellie a profité aux constructeurs étrangers: Toyota a vendu 238 350 véhicules en décembre (+10,8%) et 2,5 millions sur l'année (+5,3%), tandis que Nissan en a écoulé 139 300 (+18,7%) en décembre et 1,48 million (+7,1%) pour 2015.

Les ventes de Volkswagen ont poursuivi leur déclin (-9,1% en décembre et -5% sur l'année) de sorte qu'il est plus que probable que le japonais Toyota conserve sa couronne de premier constructeur mondial, convoitée depuis 2014 par le groupe allemand.

Les données officielles de l'ensemble de l'industrie sont attendues en fin de journée.

En attendant l'issue de l'enquête pénale menée par le ministère de la Justice, les autorités américaines réclament depuis lundi au moins 20 milliards de dollars de dédommagements civils à VW et à ses filiales premium Audi et Porsche pour avoir violé les lois antipollution. 

«2016 va ressembler à 2015 en termes de ventes», malgré le ralentissement de l'économie chinoise et une hausse attendue des taux d'intérêt aux États-Unis, estime Mark Fields, le patron de Ford.

Prévision également optimiste chez GM où le chef économiste Mustafa Mohatarem fait valoir que les facteurs «les plus importants derrière la demande de voitures sont toujours en place».

«La pièce la plus importante est l'amélioration du marché du travail et la croissance des revenus personnels des ménages», déclare-t-il.

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