Nombre de voitures de Patco datent de 1969. Photo : DR.
C’est finalement Alstom Transport qui a été choisi pour moderniser les rames de train de banlieue de la société américaine Patco, qui relient Philadelphie aux agglomérations avoisinantes du sud du New Jersey. Le contrat s’élève à quelque 200 millions de dollars américains.
La flotte à moderniser se compose de 120 voitures, dont beaucoup sont en exploitation depuis l'inauguration du service en 1969. Les travaux, qui dureront cinq ans, doivent démarrer dès ce mois-ci.
En décembre dernier, la direction de Bombardier avait senti que le contrat allait lui passer sous le nez, et avait adressé une lettre à la direction de Patco pour lui signifier qu’elle était prête à faire des compromis pour conserver celui-ci. Elle avait alors présenté une nouvelle offre : une réduction de son prix de l’ordre de 15 millions de dollars américains et le remplacement de toutes les voitures par des neuves, alors qu’il était jusqu’alors question de rénover celles existantes. C’était qu’Alstom avait présenté une offre à 194,2 millions de dollars américains, et Bombardier, de 230,3 millions, soit 19% supérieure à celle de son concurrent français, selon le quotidien The Philadelphia Inquirer…
Dans la lettre de Bombardier adressée à John Matheusen et aux 16 autres membres du conseil d’administration de Patco, Bombardier soulignait le fait que s’équiper en voitures neuves permettrait au transporteur d'augmenter considérablement la durée de vie du matériel roulant par rapport à une simple rénovation de celui existant. Cet argument visait à contrer la vision du CA, qui considérait qu’acheter des voitures neuves l’obligerait à dépenser le double de ce qu’elle prévoyait. Mais l'argument n’a visiblement pas porté...
Cela faisait deux années que l'appel d’offres avait été lancé par Patco. Celles d’Alstom et de Bombardier avaient été présentées en août 2009. Puis, une troisième était apparue, émise par l'espagnole Construcciones y Auxiliar de Ferrocarriles (Caf) - la même qui avait postulé pour le métro de Montréal - , mais avait été vite écartée, car jugée «non-compétitive». En août dernier, les deux concurrents ont pu soumettre de nouvelles offres, lesquelles ont alors donné l’avantage aux Français.
