Ainsi, Alstom Transport et TMH ont noué un partenariat valorisé à 3,1 milliards de dollars. Dans l’immédiat, celui-ci va se traduire par la création d’une coentreprise de construction de wagons à deux niveaux. Puis, Alstom devrait entrer jusqu’à hauteur de 25% dans le capital du holding russe.

«Alstom et TMH vont créer la coentreprise TMH-Alstom DV spécialisée dans le développement et la construction de voitures passagers à deux niveaux. La nouvelle société sera détenue à 51% par Transmashholding, et à 49% à Alstom», lit-on dans un communiqué émis par la direction de TMH.

La nouvelle entreprise répondra à un appel d'offres lancé par RZD (Chemins de fer de Russie) pour 1 210 voitures. Les voitures de ce type sont conçues pour les trajets longue distance, comme Moscou-Sotchi, Moscou-Saint-Pétersbourg à une vitesse moyenne de 160 km/h. Les voitures seront équipées de couchettes, de douches et d'un restaurant.

Si la coentreprise TMH-Alstom DV remporte cet appel d'offres, les voitures seront fabriquées dans la région de Tver, au nord-ouest de Moscou.

L’entente stipule également que groupe français achètera – à une date non déterminée – 25% plus une action de TMH. Cette entrée dans le capital ne se fera qu’à l’issue d’une période d’examen des comptes du holding russe («due diligence»).

Sous la houlette de Poutine ?

Cette entente est survenue quelques semaines après une rencontre entre les premiers ministres russe Vladimir Poutine et français François Fillon. À Sotchi, le 20 septembre, M. Fillon, accompagné de Patrick Kron, président d’Alstom, a souligné l’importance qu’il accordait à trois dossiers : l’exploitation du gisement de gaz de Stockman par Total et Gazprom, la coopération entre Électricité de France (EdF) et la compagnie énergétique Inter Rao UES et un éventuel partenariat entre Alstom et TMH…

Cet appui politique a vraisemblablement compté dans la décision finale de TMH, le Kremlin ayant toujours un œil sur les opérations internationales des grandes sociétés russes.

Trop cher pour Bombardier

Plusieurs candidats étaient pressentis, le canadien Bombardier ayant longtemps été considéré comme le favori. Mais c’est le 25 septembre que Pierre Beaudoin, président et chef de la direction de Bombardier, a jeté l’éponge, en marge d’un événement ferroviaire à Berlin. Les efforts de son père Laurent Beaudoin, qui travaillait sur ce projet depuis plusieurs années, ont été ainsi réduits à néant.

«Pour Bombardier, le prix demandé par TMH pour céder une partie de ses parts était trop élevé», avait alors dit Vladimir Yakunin, pdg de Russian Railways, une société d’État actionnaire de TMH.

Le prix avait été fixé à 2,9 milliards de dollars américians, à la suite d'une évaluation effectuée par Ernst & Young. Après plusieurs discussions avec Bombardier, il avait été baissé à 2,38 milliards de dollars américains, selon M. Yakunin. Mais c'était encore trop pour les dirigeants québécois.

Avec RIA Novosti.

(Qui est Transmashholding ?)