Voyager autrement avec Hidden Place

Offert par Les Affaires


Édition du 22 Avril 2017

Voyager autrement avec Hidden Place

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Édition du 22 Avril 2017

Par Denis Lalonde

Un «hidden spot» qui ne manque pas de charme: ­Pedra da ­Gavea, à ­Rio de ­Janeiro, au ­Brésil. (Photo: Julie-Ann Ouellet, Nomad Traveler/ambassadrice Hidden Place)

PME DE LA SEMAINE. Travailleur autonome à 11 ans, premier contrat médiatisé à 13 ans... Le moins que l'on puisse dire, c'est que le président d'Openmind Technologies a un parcours atypique. Depuis longtemps, il voit grand.

Avec le lancement de l'application collaborative Hidden Place, Jonathan Léveillé veut révolutionner la manière de voyager en faisant la promotion de lieux moins touristiques, mais qui méritent d'être vus.

«Nous voulons donner aux voyageurs un accès aux plages ou aux lagons cachés, ou à un coucher de soleil au sommet d'une montagne que seules les populations locales connaissent», explique l'entrepreneur.

M. Léveillé cible directement les globe-trotters avec cette application, qui se veut le premier produit à potentiel international pour la société de Blainville. «Hidden Place fait partie d'un plan qui doit nous permettre de lancer un produit niché, avec fort potentiel de croissance et de création d'emplois, tout en générant de belles retombées au Québec. C'est aussi un produit phare qui nous aide à montrer nos capacités sur différentes plateformes, entre autres sur le mobile», dit-il.

Hidden Place veut faire voyager les touristes comme s'ils étaient des «locaux» de partout dans le monde. Les voyageurs qui parcourent le monde avec leur sac à dos sont invités à bonifier l'application en y ajoutant des endroits visités qui sortent des sentiers battus.

Depuis son lancement le 15 février, Hidden Place a battu les pronostics de l'entreprise avec 5 000 téléchargements et pas moins de 1 000 endroits répertoriés. Elle misait initialement sur 1 000 téléchargements et 250 sites répertoriés.

«Avant le lancement, nous voulions avoir 10 ambassadeurs influents au Québec. Finalement, ça s'est enflammé, et nous nous sommes retrouvés avec 72 ambassadeurs qui ont embarqué !» se félicite M. Léveillé.

Le «hidden spot» Beyond Reach Falls, situé à Portland Parish, en Jamaïque. (Photo: Félix Prévost, Voyage Grand V / ambassadeur Hidden Place)

Ces derniers ont aidé à ajouter du contenu, à tester l'application et à en faire la promotion auprès de leurs réseaux. Pour le moment, il est possible de consulter Hidden Place gratuitement, mais le dirigeant d'Openmind veut bientôt tester deux modèles de revenus.

Le premier consiste à vendre des itinéraires personnalisés, qui permettent de verser une commission aux voyageurs qui les ont conçus. Le second est d'offrir des promotions aux clients potentiels qui souhaitent partir à l'aventure dans un avenir rapproché, en partenariat avec le site Kayak.com.

L'algorithme de l'application fonctionne de manière à retirer les endroits devenus «trop populaires». Cela complique un peu la mission, car tous les voyageurs n'ont pas la même définition de ce qu'est un lieu trop achalandé.

«Nous avons inséré un petit questionnaire dans la dernière mise à jour de l'application, qui mesure en trois questions la définition d'un site touristique trop achalandé. Cela va nous permettre d'améliorer le fonctionnement de l'algorithme», dit M. Léveillé.

Un parcours atypique

À 31 ans, l'entrepreneur possède déjà une longue expérience sur le Web, lui qui a choisi d'apprendre en autodidacte plutôt que de miser sur un parcours scolaire traditionnel.

Pour lui, tout a commencé à l'âge de sept ou huit ans, lorsque la résidence familiale a reçu son premier ordinateur personnel. «Je m'amusais à le casser, et mon oncle, qui travaillait chez IBM, s'amusait à venir le réparer. Il me trouvait tellement fatigant avec mes millions de questions qu'il m'a acheté le livre Comment programmer sa première page web en HTML. En me faisant une blague, il m'a dit qu'un jour j'allais gagner ma vie avec ça», se rappelle-t-il.

Avec son ami Rémi Boucher, il apprend les rudiments de la programmation et conçoit quelques sites Internet. «En parallèle, mon père avait une compagnie de transport, et je voyais qu'il croulait sous les tâches administratives. Je me suis alors amusé à automatiser beaucoup de processus et l'ai ainsi aidé à mieux gérer la société. De 9 à 16 ans, j'ai conçu une dizaine de modules pour informatiser divers systèmes, comme la gestion des feuilles de temps ou le contrôle des coûts en carburant. Ça a été mon terrain de jeu», explique-t-il.

À 13 ans, il entre chez CBM Informatique, à Saint-Jérôme, qui n'a pas encore de site Internet. «J'ai dit que j'allais leur faire un démo. Au départ, le propriétaire riait de moi.» Cependant, après la présentation d'une version préliminaire du site Internet conçu par Jonathan Léveillé avec son ami Rémi Boucher, le projet est approuvé. «Nous étions alors en 1999. La société a été satisfaite de nos services et nous a envoyé beaucoup de clients dans la région de Saint-Jérôme. Nous faisions nos contrats tout en poursuivant nos études», dit-il.

Puis, en 2005, alors que Jonathan Léveillé a 19 ans, il se rend pour la dernière fois au cégep. «Une restructuration a touché l'établissement, et tous les meilleurs professeurs, les plus jeunes, sont partis. Les plus expérimentés n'étaient pas capables de nous faire évoluer, ce qui est mortel dans un domaine comme l'informatique», dit-il.

Le dirigeant prend alors le risque de fonder Openmind Technologies et de suivre un parcours d'apprentissage non traditionnel reposant sur la lecture de livres spécialisés, le mentorat et les formations privées.

Les premières embauches surviennent en 2007. Au début de 2013, alors que la société compte une dizaine d'employés, Jonathan Léveillé lance un plan quinquennal qui doit lui permettre de quintupler son nombre d'employés.

Aujourd'hui, Openmind emploie une trentaine de personnes et cherche à pourvoir neuf nouveaux postes. Son chiffre d'affaires a progressé de 26 % en 2014, de 21 % en 2015 et de 56 % en 2016. En plus de Hidden Place, la société possède deux champs d'activités. Le premier cible le développement de sites Internet de commerce électronique, l'automatisation de processus et l'exécution de stratégies en ligne. Le second vise la gestion des infrastructures TI pour les entreprises.

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