L'iPad bouleversera-t-il l'industrie du livre?

Publié le 27/05/2010 à 14:03

L'iPad bouleversera-t-il l'industrie du livre?

Publié le 27/05/2010 à 14:03

Photo: Bloomberg.

Le iPad sera disponible au Canada dès vendredi. L'arrivée de la tablette d'Apple pourrait bien bouleverser l’industrie québécoise du livre. Pour le savoir, Lesaffaires.com s’est entretenu avec Daniel Desjardins, président du Comité sur la numérisation à l’Association nationale des éditeurs de livres (ANEL) et président et fondateur des Guides de voyage Ulysse.

Une tablette multitouche pourrait-elle permettre aux éditeurs de rejoindre de nouveaux lecteurs?

Le iPad devrait faciliter la lecture en permettant aux gens qui l’utiliseront de toujours avoir un livre à leur portée. Plus besoin de prévoir traîner un livre avec soi; les gens auront leur bibliothèque constamment avec eux. Mais, selon moi, un des changements les plus importants viendra de l’accessibilité à un nouveau type de contenu qu’offre ce type de tablette.

Quel type de nouveaux contenus?

Pour ce qui est des guides touristiques, nous pourrons vendre les livres, mais également les chapitres de ces derniers. Par exemple, si un lecteur ne s’intéresse qu’au chapitre sur une région donnée d’un guide sur la randonnée pédestre au Québec, il ne sera plus obligé d’acheter le livre au complet. Une façon de faire qui pourra aisément être transférée aux livres d’histoire, de sociologie ou de sciences. Sur ce plan, ça ressemblera beaucoup à ce qui se déroule dans l’industrie de la musique, où il est possible d’acheter une chanson en format numérique plutôt qu’un album au complet.

Et pour les livres de fiction?

Sur le plan du marketing, il sera possible de vendre ou d’offrir le premier chapitre aux lecteurs afin qu’ils puissent apprécier l’œuvre. Aussi, un livre de fiction pourrait bien éventuellement pouvoir se vendre au fil de l’écriture, chapitre par chapitre.

Quelle est la principale réticence des éditeurs québécois?

C’est le désir d’Apple d’imposer ses prix pour les livres électroniques. L’entreprise veut – à partir d’une échelle préétablie qui se base sur le prix des versions papier – établir les prix des livres électroniques. Le prix de la version électronique devrait représenter environ 40% du prix de la version papier. Les éditeurs, eux, veulent garder le contrôle sur le choix des prix. Lorsqu’un éditeur sort une édition de poche d’un de ces livres, il établit lui-même le prix de cette version… pourquoi en serait-il autrement avec le livre électronique?

Aux États-Unis, Apple a une entente avec plusieurs grandes maisons d’édition : l’entreprise de Steve Jobs récolte 30% du prix de vente d’un livre tandis que les éditeurs recueillent 70%. Trouvez-vous cette entende respectable?

Cela ne pose pas de problème. Les librairies recueillent déjà ce pourcentage des ventes. En ce sens, Apple peut être vu comme une librairie comme une autre.

Apple ne permet pas de télécharger du contenu qui ne vient pas de ses boutiques. Qu’en pensez-vous?

Cela pose un problème. Tout particulièrement pour les livres de sciences ou les guides de voyages mieux servis par le format PDF sur le plan du visuel. Malheureusement, les boutiques Apple ne les offre pas. Tant qu’Apple ne changera pas cela, les lecteurs devront télécharger les livres en format PDF d’un autre site d’un ordinateur pour ensuite les transférer sur leur iPad.

 

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