Des données, Chefs Plate en mange


Édition du 12 Mai 2018

Des données, Chefs Plate en mange


Édition du 12 Mai 2018

Par Denis Lalonde

« Puisque toutes les commandes sont faites en ligne, nous sommes en mesure de suivre notre clientèle tout au long du processus d’achat. Cela nous permet de comprendre ce qu’elle aime ou n’aime pas », selon Jamie ­Shea, ­PDG de ­Chefs Plate.

Neuf mois après son arrivée au Québec, la société Chefs Plate mise sur la technologie pour poursuivre sa croissance. L'entreprise ontarienne, qui offre une variété de repas prêts à cuisiner, table autant sur les aliments frais que sur l'analyse de données pour parfaire son modèle d'affaires.

« Nous misons sur notre infrastructure technologique pour augmenter notre pénétration du marché canadien », explique le PDG de Chefs Plate, Jamie Shea. Selon lui, une bonne analyse des données permet à la société de trouver des ingrédients de bonne qualité et d'en préserver la fraîcheur jusque chez les clients. « Nous nous voyons comme une entreprise technoculinaire. Notre équipe de développeurs bâtit la plateforme avec laquelle nous échangeons avec notre clientèle et vendons nos produits. C'est aussi une dorsale (back-end) de chaîne d'approvisionnement et de logistique des infrastructures qui nous permet d'acheminer nos repas de la ferme à la maison de plus en plus rapidement », explique M. Shea.

Fondée en 2014, Chefs Plate livre 450 000 repas chaque mois partout au Canada.

« Une part importante de l'entreprise est de bien connaître nos clients. Puisque toutes les commandes sont placées en ligne, nous sommes en mesure de suivre notre clientèle tout au long du processus d'achat. Cela nous permet de comprendre ce qu'elle aime ou n'aime pas », raconte M. Shea, ajoutant que la société propose un choix de 14 recettes chaque semaine en se basant sur les modèles de vente observés.

Le patron explique que Chefs Plate a entre autres analysé de nombreux commentaires reçus au Québec de clients qui voulaient des repas prêts en 15 minutes ou moins. L'entreprise a donc élaboré un menu spécial pour répondre à la demande. « Être capable de prévoir la demande nous permet de commander la quantité exacte d'ingrédients dont nous avons besoin et de minimiser les pertes », dit-il.

Le modèle d'affaires des entreprises du secteur est donc très différent de celui des épiceries. « Nous nous comparons à la vente traditionnelle de produits alimentaires, explique le dirigeant. Typiquement, les marges bénéficiaires des épiceries sont compressées par les pertes, ce qui n'est pas notre cas. »

Vers une entrée en Bourse

M. Shea confirme que Chefs Plate a toujours l'oeil sur une entrée en Bourse, sans se donner d'échéancier précis pour y parvenir. « Ce serait une évolution naturelle pour une société comme la nôtre. Toutefois, avant d'entrer en Bourse, nous voulons que l'entreprise soit dans une position qui permettrait aux actionnaires qui participeraient au processus de maximiser le rendement sur le capital investi », explique-t-il, précisant que la société travaille en ce moment à renforcer sa rentabilité.

Après la montréalaise Marché Goodfood (Tor., FOOD), entrée en Bourse en juin 2017, Chefs Plate serait la deuxième entreprise canadienne de l'industrie des repas prêts à cuisiner à ouvrir son capital.

Miser sur les ventes en ligne

La société dit ne pas rechercher d'entente de distribution avec un joueur majeur. Sa rivale québécoise Cook it a signé une entente de distribution avec Couche-Tard. Metro a acheté, en août dernier, une participation majoritaire dans une autre rivale, MissFresh, donnant à cette dernière un accès privilégié à ses épiceries.

« Notre attention est centrée sur la vente de repas en ligne, un créneau qui est sous-développé au Canada. Quand on regarde l'importance de l'épicerie en ligne au Canada par rapport à ce qu'elle est dans d'autres pays, on constate qu'avec un taux de pénétration inférieur à 1 %, les perspectives de croissance sont grandes ici », affirme-t-il.

Une étude de Statista estime que la part de marché de l'épicerie en ligne en 2016 est beaucoup plus importante en Asie et en Europe qu'en Amérique du Nord. La Corée du Sud arrive en tête avec 16,6 %, suivie du Japon, à 7,2 %, et du Royaume-Uni, à 6,9 %. Les États-Unis sont loin derrière à 1,4 %.

Si la croissance de Chefs Plate passe par une meilleure pénétration du marché canadien du prêt-à-cuisiner, cela ne l'empêche pas d'explorer d'autres avenues. M. Shea laisse entendre que la société pourrait éventuellement se lancer dans la vente de produits complémentaires comme les desserts, les collations ou les breuvages pour hausser ses revenus.

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