Plus de 40% des avocats du Québec souffriraient de détresse psychologique

Publié le 12/06/2019 à 14:07

Plus de 40% des avocats du Québec souffriraient de détresse psychologique

Publié le 12/06/2019 à 14:07

Par La Presse Canadienne
Une femme devant une pile de documents.

(Photo: 123RF)

Plus de 40 % des avocats québécois présentent une détresse psychologique, révèle une étude de l’Université de Sherbrooke rendue publique mercredi.

Le Barreau du Québec collabore depuis mai 2015 avec Nathalie Cadieux, de l’Université de Sherbrooke, afin de mener une recherche sur les déterminants de la santé psychologique au travail chez ses membres.

Plus de 2500 avocats ont participé à cette étude, qui serait la plus vaste réalisée au Québec auprès des avocats. Le sondage comprenait près de 150 questions portant sur trois indicateurs de santé, soit la détresse psychologique, l’épuisement (burnout) et le bien-être.

Une détresse psychologique, à savoir, un ensemble de symptômes s’apparentant tantôt à l’épuisement professionnel, tantôt à la dépression, a été détectée chez 43 % des participants. La proportion de détresse psychologique observée atteignait 44,2 % chez les femmes et 39 % chez les hommes. La moitié des avocats ayant dix ans ou moins de pratique souffraient de détresse, contre 36,7 % chez les avocats plus expérimentés.

Les avocats exerçants en droit des affaires, commercial et corporatif, en droit de la famille et en litige étaient les plus exposés à la détresse psychologique.

L’épuisement mesuré dans le cadre de l’étude réfère à un état de fatigue et d’épuisement physique, émotionnel et mental résultant des sphères individuelle, organisationnelle et relationnelle. On constate que c’est l’épuisement professionnel qui domine.

Ici encore, les jeunes membres ayant dix ans ou moins de pratique devancent leurs collègues plus expérimentés : 22,4 % d’entre eux souffraient d’épuisement, contre 16,5 %. Les femmes (20,7 %) sont plus touchées que les hommes (15,9 %).

Le secteur privé est le plus exposé à l’épuisement ainsi que les champs du droit de la famille, du droit criminel et pénal ainsi qu’en litige.

En ce qui concerne le bien-être, l’étude prévient qu’il « ne doit pas être perçu comme l’opposé de la détresse psychologique. (…) Le bien-être comprend une dimension affective et cognitive, et est mesuré à travers trois principales dimensions : la sérénité, l’engagement au travail et l’harmonie sociale. »

Les jeunes ayant 10 ans ou moins d’expérience sont ceux qui connaissent les niveaux de bien-être les plus faibles. De la même manière, ce sont les avocats qui exercent en pratique privée, en litige et en droit de la famille qui présentent les moyennes de bien-être les plus faibles.

« Nous prenons très au sérieux la santé psychologique des avocates et des avocats du Québec et leur bien-être au travail. Les résultats de cette étude aideront le Barreau à préciser et à accroître son offre de soutien à ses membres, a réagi par voie de communiqué le bâtonnier du Québec, Paul-Matthieu Grondin. Nous souhaitons encourager la discussion et la sensibilisation au sein de la communauté juridique et nous avons l’intention de mettre en place des mesures concrètes pour proposer davantage de ressources, et aussi pour faire connaître celles qui sont déjà disponibles. »

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