Miser sur la relève pour rebâtir la confiance


Édition du 30 Août 2014

Miser sur la relève pour rebâtir la confiance


Édition du 30 Août 2014

Par Pierre Théroux

Jimmy Fortier, de Dessau, est le récipiendaire du prix Relève du génie-conseil, décerné en juin dernier par l’Association des ingénieurs-conseils du Québec.

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Jimmy Fortier a toujours aimé construire. «Je voulais avoir un emploi qui me permettrait de bâtir et qui offrirait des défis techniques», dit le jeune ingénieur de 29 ans.

En 2009, après l'obtention de son baccalauréat en génie civil de l'Université de Sherbrooke, il entre à l'emploi de Dessau. C'était quelques années après l'effondrement du viaduc de la Concorde à Laval (en 2006) et l'annonce d'investissements majeurs dans la réfection des infrastructures routières au Québec.

«Il y avait beaucoup de travail», dit l'ingénieur en ponts et ouvrages d'art au bureau montréalais de Dessau. Il s'attaque alors à la réfection du pont Jolicoeur, qui relie les arrondissements du Sud-Ouest et de Verdun. Cet ouvrage, construit en 1932, est l'un des deux seuls ponts possédant une arche en béton au Québec.

Il réalisera d'abord l'évaluation de la capacité portante de ce pont à valeur patrimoniale et l'étude d'avant-projet. Il agira ensuite comme chargé de projet interne, coordonnateur technique et concepteur principal, en plus d'effectuer la préparation des plans et devis et l'assistance technique pendant les travaux de ce projet de 4,5 millions de dollars.

Son travail lui a valu le prix Relève du génie-conseil, décerné en juin dernier par l'Association des ingénieurs-conseils du Québec (AICQ) dans le cadre des Grands Prix du génie-conseil québécois. «C'est un grand honneur qui me conforte dans mon choix de devenir ingénieur», souligne M. Fortier. Ses collègues, Simon Nolin et Charles Julien, avaient reçu la même distinction en 2013 et en 2012, respectivement.

L'image de la profession tend à se rétablir

Une récompense qui tombe à point alors que la profession a subi de durs coups au cours des derniers mois. «C'est une période difficile. Notre firme a été montrée du doigt et il y a eu des pertes d'emplois. Mais l'important, c'est de se rappeler qu'au moins 99 % des ingénieurs sont honnêtes et qu'il y a de très beaux projets à développer.»

Même son de cloche de la part de Denis Pelland, directeur de projet de la firme montréalaise Pasquin St-Jean et associés. «Les scandales font du tort à la profession. Mais n'oublions pas que le génie, c'est surtout le savoir et l'expertise pour réaliser des projets d'envergure», dit-il.

M. Pelland s'est d'ailleurs investi dans les travaux de réaménagement du Casino de Montréal, qui ont permis à la firme de remporter un des Grands Prix du génie-conseil québécois. Une telle récompense «nous ouvre sûrement des portes», estime-t-il.

L'image des ingénieurs dans l'opinion publique tend d'ailleurs à s'améliorer, révélait un sondage Ipsos réalisé en juin pour l'Ordre des ingénieurs du Québec (OIQ). Le coup de sonde montre un taux favorable de 72 %, comparativement à 66 % l'année précédente, soit le niveau qui prévalait avant le début des travaux de la commission Charbonneau. Les révélations entendues à la commission avaient entraîné une détérioration importante de l'image de la profession dans l'opinion publique, alors que le taux d'opinion favorable s'élevait à 87 % en 2011.

Meilleure gouvernance

«Le public commence à faire la part des choses entre les abus d'une minorité et le travail réalisé par la grande majorité des 60 000 ingénieurs au Québec», dit Christine O'Doherty, directrice des communications et affaires publiques à l'OIQ.

Elle juge que les actions menées ces derniers mois par l'Ordre contribuent à établir une meilleure confiance. L'organisme a mis sur pied une unité d'enquête spécialisée dans les dossiers de collusion, de corruption et de contributions politiques au sein du Bureau du syndic. L'OIQ offre aussi de nouvelles formations en éthique et en déontologie. Il a aussi mis au point un programme d'audits des pratiques d'affaires des firmes de génie-conseil en partenariat avec le Bureau de normalisation du Québec.

La firme Dessau souligne avoir créé des postes de chef et de commissaire à l'éthique et à la conformité.

Autant de pas dans la bonne direction pour restaurer la confiance envers l'industrie québécoise du génie-conseil, affirme Johanne Mullen, associée de la firme PricewaterhouseCoopers. «La direction des entreprises doit envoyer un signal clair et implanter des mesures, comme des lignes de dénonciation, qui permettront d'éviter les abus», précise-t-elle.

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