Des professionnels qu'on s'arrache !

Publié le 22/09/2009 à 11:24

Des professionnels qu'on s'arrache !

Publié le 22/09/2009 à 11:24

Affichant un faible taux de chômage de 4 %, les ingénieurs ont le gros bout du bâton en matière d'emploi, c'est le moins qu'on puisse dire. En plus d'avoir le choix, ils ont la chance de pouvoir exiger le salaire qui va avec la rareté des candidats ! Peu de professionnels sont aussi chanceux que les ingénieurs.

INFRASTRUCTURES

L'avalanche d'investissements gouvernementaux dans la réfection ou la construction d'infrastructures routières créera beaucoup d'emplois. C'est une bonne nouvelle pour les ingénieurs civils, dont le niveau d'emploi va souvent de pair avec les investissements publics.

Bonne nouvelle, les dépenses annuelles de Transports Québec pour la réfection et la construction de routes atteindront 3,2 milliards de dollars en 2009-2010, soit trois fois plus qu'en 2003-2004 (928 millions de dollars).

Ces investissements constituent un baume pour les ingénieurs civils, qui reviennent de loin. Ils peinaient à se trouver du travail dans les années 1990. Il faut dire qu'à l'époque, soit de 1994 à 2002, Québec consacrait en moyenne 700 millions de dollars par an à la réfection de son réseau autoroutier.

Ingénieur civil et président du Réseau des ingénieurs du Québec (RIQ), Étienne Couture n'est évidemment pas nostalgique de cette époque. " C'était mort dans ce secteur en 1993 ", se souvient-il.

Ce faible niveau d'activité a eu une conséquence directe sur le nombre d'ingénieurs civils, qui a affiché une stabilité de 1996 à 2001, rapporte Service Canada.

Le portrait a complètement changé.

" Après des années de sous-investissement, il y a beaucoup d'emplois dans le secteur public, surtout au ministère des Transports, et dans les firmes de génie-conseil ", constate Étienne Couture.

Ce que confirme le taux de chômage des ingénieurs civils en 2008. Celui-ci correspondait au plein emploi : 2,4 %, selon des données du Réseau des ingénieurs du Québec compilées par l'Association des ingénieurs-conseils du Québec.

M. Couture ajoute que même les finissants sans expérience sont en demande et qu'il y a presque pénurie de diplômés.

Denis Tremblay, président-directeur général de la division énergie de la firme de génie-conseil BPR, fait de plus en plus appel à des finissants pour des projets énergétiques. Il dit qu'il est " difficile de recruter des ingénieurs civils expérimentés dans le secteur, étant donné le degré élevé d'activité dans le domaine des infrastructures routières ".

Étienne Couture a des doutes quant à la durabilité de la demande. " Les cycles sont difficiles à prévoir. D'ici cinq à dix ans, la tendance positive devrait se maintenir, mais après ? On ne le sait pas ", mentionne-t-il.

Outre la création d'emplois, ce sont surtout les départs à la retraite et les jeux de chaises musicales - par exemple, la promotion d'ingénieurs à des postes de gestionnaires - qui offriront le plus de débouchés aux futurs ingénieurs civils, indique le site Web de Service Canada.

TÉLÉCOMMUNICATIONS

Les ingénieurs informaticiens profiteront de la vigueur de tous les secteurs du génie pour se tailler une belle place.

" Ces secteurs d'activité sont très reliés aux autres secteurs du génie, car on retrouve un volet en télécommunications et en environnement dans tous les domaines ", explique Johanne Desrochers, pdg de l'Association des ingénieurs-conseils du Québec (AICQ).

" Que ce soit pour construire un hôpital, une centrale hydroélectrique ou une route, des spécialistes en télécommunications et des ingénieurs informaticiens y participent toujours ", ajoute-t-elle.

Le vice-président de la division des télécommunications chez Dessau, Michel Robitaille, confirme que des ingénieurs en télécommunications et en informatique sont aussi appelés à travailler dans le domaine du transport. Par exemple, ils participent à la conception de centres de télécommunications qui assurents la sécurité et l'efficacité des réseaux routiers et de transport en commun, deux secteurs qui font l'objet d'investissements publics importants.

ÉNERGIES RENOUVELABLES

Les énergies renouvelables ont la cote. Tellement que la demande d'ingénieurs spécialisés dans ce domaine explose. Et la tendance est loin de s'atténuer.

La stratégie énergétique du gouvernement du Québec visant le développement de nouvelles sources d'énergie renouvelable devrait créer quelque 100 000 emplois d'ici 2015, selon Jobboom.com. On peut présumer qu'un certain nombre d'entre eux concerneraient l'ingénierie.

Par ailleurs, Hydro-Québec compte remplacer 7 000 travailleurs entre 2008 et 2016, toujours selon le site.

" La modernisation des infrastructures de transport d'énergie nécessite des investissements massifs, qui sont en croissance année après année ", confirme Denis Tremblay, pdg de la division énergie de BPR, firme de génie-conseil engagée dans des projets éoliens et hydroélectriques au Québec. Il ajoute que les départs à la retraite contribuent aussi aux perspectives d'emploi du secteur.

Parmi les projets en matière d'énergie à l'agenda de Québec, on note la réalisation de 15 parcs éoliens et la dérivation de la rivière Rupert. Outre la modernisation des infrastructures, le développement de l'énergie éolienne et la construction de barrages stimulent la demande, toujours selon Jobboom.com.

" Grâce à ces projets, le domaine énergétique québécois connaîtra le plein emploi pour une prochaine génération, a dit Jean Charest plus tôt ce printemps. Le premier ministre a affirmé qu'il voulait que le Québec devienne la première puissance mondiale en matière d'énergie verte.

La réputation internationale du génie-conseil québécois en hydroélectricité contribue aussi à accroître les besoins des firmes de génie-conseil québécoises, selon l'Association des ingénieurs-conseils du Québec (AICQ).

Elles ont ainsi besoin d'ingénieurs civils, électriciens, mécaniciens, géologues et des matériaux pour répondre à la demande locale et internationale en projets d'énergie renouvelable, ajoute l'AICQ.

" Toutes les dimensions du génie sont requises dans une entreprise comme BPR pour progresser dans le domaine de la production, du transport et de la distribution d'énergie ", ajoute M. Tremblay.

Pour recruter et conserver la main-d'oeuvre, BPR mise sur la conciliation travail-famille, la dimension d'équipe et l'encadrement des nouveaux ingénieurs. Cette approche est " favorable à ce qu'un jeune apprenne beaucoup mieux, plus rapidement et de manière plus intéressante pour lui ", dit M. Tremblay.

GESTION DES EAUX USÉES

Le lancement prochain de la Stratégie pancanadienne pour la gestion des effluents des eaux usées municipales permet de prévoir que la demande d'ingénieurs spécialisés en traitement des eaux usées continuera d'augmenter, dit Marc-André Desjardins, vice-président de la division environnement chez Axor Experts-Conseils.

Signée par le Conseil canadien des ministres de l'environnementen en février 2009, la Stratégie vise l'harmonisation et le resserrement des exigences dans la gestion des rejets des eaux usées et des stations d'épuration au pays, dont plusieurs nécessitent des réparations et des rénovations. Au total, on parle d'environ 3 500 installations.

" Les projets de réhabilitation d'infrastructures urbaines sont nombreux et les municipalités ne peuvent les retarder indéfiniment ", dit Johanne Desrochers, pdg de l'Association des ingénieurs-conseils du Québec (AICQ).

Elle précise que plusieurs projets concernant l'eau potable et les infrastructures souterraines sont déjà en cours et que le niveau d'activité restera élevé pendant encore plusieurs années.

Selon M. Desjardins, d'Axor, les ingénieurs spécialisés en traitement des eaux potables et des eaux usées sont de plus en plus en demande sur le marché.

Il précise que les ingénieurs en traitement des eaux usées sont des ingénieurs en génie civil ou chimique qui détiennent en plus une maîtrise en génie de l'environnement axée sur le traitement des eaux.

Selon lui, les secteurs des eaux usées et potables seront les " pierres angulaires du développement durable pour les prochaines années ". Avis aux intéressés.

MINES ET RESSOURCES NATURELLES

En plus de mettre en péril le développement de projets miniers, le repli des cours des ressources naturelles a un effet sur la demande pour les ingénieurs miniers à court terme. Les perspectives d'emploi pour cette catégorie du génie n'est pas menacé pour autant.

Steeve Fiset, président et chef de la direction de la firme BBA, qui oeuvre dans les domaines miniers et métallurgiques, voit même une tendance de pénurie d'ingénieurs miniers sur la planète.

L'industrialisation de l'Asie, la rareté des ressources, la croissance démographique et les changements climatiques imposeront la recherche de nouvelles solutions pour extraire du sous-sol davantage de ressources naturelles. Plus efficacement, proprement et durablement en plus, croit le président de BBA.

Ce dernier soutient que les ingénieurs québécois profiteront de la position dominante du Canada en matière de ressources naturelles pour au moins les 25 prochaines années.

La pdg de l'Assocation des ingénieurs-conseils du Québec, Johanne Desrochers, confirme que la demande mondiale en produits miniers, en particulier en provenance de l'Asie, augmentera dans les prochaines décennies.

" Un ingénieur minier fait travailler 100 autres ingénieurs ", dit M. Fiset en précisant que plusieurs disciplines du génie sont requises dans ce domaine afin d'offrir des services adéquats.

Outre les génies minier, civil et chimique, il souligne que son entreprise recherche des ingénieurs électriques, informatiques, mécaniques et en automatisation.

Les départs à la retraite auront aussi un effet positif sur la demande d'ingénieurs miniers, indique le site Web Service Canada, dans sa section Emploi-Avenir Québec.

L'organisme prévoit que le secteur québécois du génie minier connaîtra une croissance annuelle de 2,8 % de 2008 à 2012 au Québec. Pour cette période, cela se traduira par un accroissement de 35 ingénieurs par année.

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