Après s’être occupée de la fabrication des shampooings et teintures du groupe L’Oréal à Montréal, l’ingénieure Stéfanie Vo a travaillé dans l’automatisation pour la firme de génie- conseil Axium, où elle s’est surtout occupée des procédés al
Stéfanie Vo réapprend à travailler devant son ordinateur, au centre-ville, au milieu de l'agitation et du bruit des voitures. Il y a six mois, elle était encore en poste à Fermont chez ArcelorMittal où elle faisait depuis près de deux ans du soutien aux opérations pour le compte de la firme Hatch. Passer du camp de travailleurs à la Place-Ville-Marie et de l'usine au bureau feutré a été tout un choc pour la jeune ingénieure de 29 ans.
Mais le premier choc, elle l'a éprouvé en 2012 lorsqu'elle est arrivée à Fermont. «Je fais souvent le parallèle avec le film Bienvenue chez les Ch'tis : on pleure deux fois, une fois en arrivant et une fois en repartant !» sourit Stéfanie. Elle se souvient d'être arrivée avec un peu d'appréhension, jeune femme d'origine vietnamienne dans un monde minier peuplé d'hommes. Elle s'est finalement très bien adaptée et a adoré son expérience.
Une de plus, car Stéfanie Vo a déjà exploré bien des aspects de l'ingénierie de procédés. Après s'être occupée de la fabrication des shampooings et teintures du groupe de cosmétiques L'Oréal à Montréal, Stéfanie Vo a travaillé dans l'automatisation pour la firme de génie-conseil Axium, où elle s'est surtout occupée des procédés alimentaires.
Un secteur cyclique
«Je voulais travailler sur des projets de plus grande envergure», explique l'ingénieure en chimie diplômée en 2006 de Polytechnique.
C'est cette motivation qui l'a conduite dans le domaine minier et en particulier chez Hatch, où elle est en poste depuis quatre ans. «J'ai eu un coup de foudre : les procédés sont plus complexes, et il y a un bon équilibre entre le travail de bureau et celui sur les chantiers», lance la jeune femme qui oeuvre dans le département du minerai de fer.
Les défis sont stimulants. «Les échéanciers sont toujours plus courts, les budgets toujours plus serrés et nous avons sans cesse de nouveaux projets. Et puis, aujourd'hui, on conçoit beaucoup les choses dans la perspective du développement durable. Ça nous fait remettre en question des façons de faire immuables depuis de nombreuses années. On peut innover», précise Stéfanie Vo.
L'ambiance n'est pas des meilleures ces temps-ci dans les entreprises du génie minier en raison de la baisse d'activité liée à la réduction des investissements. Mais peu de postes ont été supprimés dans l'équipe de Stéfanie Vo, qui fait partie d'une unité d'affaires dont la vocation est de rechercher des projets et de réaliser des études de faisabilité.
L'ingénieure sait que le marché est tendu en ce moment et que son domaine d'activité est cyclique. Si elle a toujours trouvé du travail facilement, entrer chez Hatch ne s'est pas fait du premier coup. «Quand j'ai postulé la première fois, c'était en 2007 et, à cause de la crise économique, ils ne recrutaient pas. En 2010, par contre, l'embauche s'est faite en trois semaines !» raconte Stéfanie Vo.
La période actuelle dans le domaine minier n'est certes pas facile, mais comme les ingénieurs des procédés sont très polyvalents et présents dans de nombreux secteurs, leur employabilité est meilleure sur le marché du travail, croit la jeune femme.
Génie minier
***2 % - Cette année, 2 % des prévisions d'embauche concernent le domaine matériaux/minier/métallurgie/géologie, comparativement à 5,5 % en 2012 et 3 % en 2013.
***39,7 % - Les 45-64 ans représentent 39,7 % des ingénieurs miniers en emploi.
Diplômés en emploi au Québec: 88,9 %
Taux de chômage en 2013: 5,9 % par rapport à 0 % en 2011.
Sources : Réseau des ingénieurs du Québec, Service Canada, Guichet emplois, «La Relance à l'université 2013»
