Aux É-U, les assureurs vendent des «bons cadeaux»

Publié le 23/12/2009 à 14:38

Aux É-U, les assureurs vendent des «bons cadeaux»

Publié le 23/12/2009 à 14:38

Par La Presse Canadienne

En pleine période de fêtes et de débat sur la réforme du système de santé, des assureurs américains ont eu leur propre idée de cadeau: des bons offrant des réductions sur des factures, ou des soins chez le médecin ou le dentiste.

En Floride, l'assureur privé Blue Cross Blue Shield vend ainsi des bons dans plus de 1000 pharmacies Winn-Dixie et CVS. Le récipiendaire d'une carte à 19 $ US bénéficie de réductions de 10 à 50 pour cent sur toute une gamme de soins dentaires, allant de la pose d'un appareil à celle d'une prothèse, en passant par des actes de chirurgie buccale.

La carte offre également des réductions de 20 pour cent sur les médicaments génériques dans les grandes enseignes de pharmacies partenaires, et de 10 à 60 pour cent sur des examens oculaires et des paires de lunettes. Un bon de 59 $ US peut être utilisé pour payer une prime ou souscrire une police d'assurance.

"Le bénéficiaire peut décider lui-même où utiliser le bon. C'est vraiment ce qui en fait un cadeau", explique Sue Allen, porte-parole du Holy Family Memorial Health Network, chaîne d'hôpitaux et de cliniques du Wisconsin, qui vend également ce type de cartes.

Certains professionnels de santé sont en revanche plus sceptiques. Ils insistent sur le fait que ces bons comportent de nombreuses restrictions qui peuvent prêter à confusion pour les acheteurs, voire même leur coûter plus que ce qu'ils rapportent.

"Pour une compagnie d'assurance, ça ne coûte rien de faire un bon-cadeau. Même si ce n'est pas vraiment une bonne affaire, il y aura toujours un petit nombre de personnes qui l'achèteront", résume le Dr David Howard, expert en police d'assurances à l'université Emory d'Atlanta.

Doug Bartel, porte-parole de Blue Cross Blue Shield, reconnaît que ces cartes ne couvrent pas toutes sortes de soins et ne remplacent pas les contrats d'assurance-santé en bonne et due forme. "C'est une merveilleuse solution, mais ce n'est pas la solution idéale pour tout le monde", souligne-t-il.

En 2007, l'assureur Highmark, établi en Pennsylvanie, avait ainsi d abandonner son propre projet, accusé par les associations de consommateurs d'engendrer trop de frais pour les bénéficiaires. Le bon Highmark permettait également d'acheter tout les produits vendus dans les pharmacies partenaires, y compris des cigarettes et de l'alcool.

"Une carte, c'est un objet inanimé. Les soins de santé, c'est un produit compliqué, très difficile à comprendre", souligne Kristin Ash, porte-parole de Highmark. "La carte elle-même comportait de nombreuses restrictions et créait de la confusion sur ce qu'on pouvait, ou ne pouvait pas, acheter."

L'initiative des assureurs illustre en tout cas la complexité du système de santé aux Etats-Unis, dont la réforme voulue par le président Barack Obama semble aujourd'hui sur le point d'être votée au Sénat, après un marathon parlementaire de plusieurs mois.

Le projet, qui devrait coûter près de 1000 milliards $ US sur dix ans, étendra la couverture santé à quelque 30 millions d'Américains qui ne sont actuellement pas assurés. Des subventions seront également débloquées pour aider les travailleurs ayant les plus bas salaires à souscrire une assurance, et les entreprises seront encouragées à couvrir leurs employés grâce à des réductions de charges, sous peine d'amendes.

Le texte du Sénat, qui devait être voté jeudi, devra ensuite être accordé avec la version, assez différente, qui a été approuvée par la Chambre des représentants en novembre.

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